CARGILL: un film sur une multinationale de l’alimentation pour laquelle la faim justifie tous les moyens

Claude-Marie Vadrot  • 6 avril 2015
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Ceux qui on envie de frissonner ce lundi de Pâques ou qui ne savent pas pourquoi ils digèrent mal, avant d’aller dormir peuvent se brancher sur Canal + à 22 heures 50 pour s’offrir un voyage de 52 minutes dans la monde caché d’une société multinationale et américaine peu connue : Cargill. Elle règne de plus en plus brutalement sur le monde agricole. Un film de Stenka Quillet et Pedro Brito Da Fonseca qui ont tenté au cours d’une enquête de 8 mois de tirer au clair les agissements et les méthodes de cette entreprise qui réalise un chiffre d’affaires de 120 milliards d’euros par an. Pari difficile car après avoir promis la transparence et des visites d’usines, ses responsables français et américains ont tout fait pour éluder leur promesses. Le reportage permet de comprendre pourquoi : entre pollutions, intégrations tatillonnes du monde paysan dans des « contrats de production » léonins, ce géant discret n’a pas envie de se raconter ni que des journalistes d’investigation la raconte. Son slogan « Thrive » , que l’on peut traduire par « réussir et prospérer » concerne bien plus leurs bénéfices et la réussite de l’agriculture industrialisée que le devenir du monde paysan qu’il essait d’asservir. Comme le rappelle la manifestation de la Confédération paysanne qui ouvre le reportage. Fondée il y a un siècle et demi, cette société de la malbouffe qui concourt à la fois à l’appauvrissement des terres et des hommes est désormais présente dans tous les placards de nos cuisines : « du pain en tranches aux croquettes du chat en passant la margarine, l’huile de palme, le café ou le chocolat » explique et montre de reportage. Une enquête diffusée dans la case « Spécial investigation » qui a été titrée « Cargill : « la faim justifie les moyens ?». Le point d’interrogation, au bout des 52 minutes, semble largement superflu car cette société apparait bien plus dangereuse et plus prédatrice, par exemple, que Monsanto et quelques autres…

Tous ceux qui ont eu l’occasion d’apprécier sur France 5 au printemps dernier « La guerre des Graines » (1)que Stenka Quillet avait réalisé avec Clément Montfort, apprécieront cette nouvelle plongée dans l’univers impitoyable et dangereux de l’agrobusiness.

(1) Raconté à l’époque dans Politis

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Temps de lecture : 2 minutes
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