Le choix d’Alexis Tsipras : la rupture ou la capitulation

Brève de Yéti

Le Yéti  • 24 juin 2015
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Le choix d’Alexis Tsipras : la rupture ou la capitulation
Photos : AFP

Juncker-Tsipras, la caresse qui tue

Cette manière qu’ils ont de sans cesse poser leur patte sur leur proie ! Chez les chiens, ce n’est pas un signe d’affection, mais un geste de domination. Alexis Tsipras a tort de s’y prêter. La meute ne rêve que de le soumettre. Cherchez et vous ne trouverez jamais l’image inverse.

Mercredi 24 juin, Alexis Tsipras se rend une nouvelle fois dans le chenil de Bruxelles. Les cerbères de la Troïka — Juncker (Commission européenne), Draghi (BCE) et Lagarde (FMI) — l’y attendront. Tsipras fait fausse route. Il n’obtiendra rien de ceux-là.

Les concessions accordées lundi par le gouvernement grec sur les retraites et la TVA, outre qu’elles mordaient douloureusement sur la ligne rouge que s’était fixé Syriza, n’ont évidemment pas été prises comme des marques de bonne volonté, mais comme des signes avant-coureurs d’une capitulation . Les marchés ne s’y sont pas trompés, sacrifiant à une jubilation à la limite de l’obscénité.

Stathis Kouvelakis : « C’est le moment de réagir ! »

Jacques Sapir note que dans les 43 pages du document présentant les dernières propositions du gouvernement grec, les concessions douloureuses étaient conditionnées à l’acceptation d’un plan de restructuration de la dette grecque par les créanciers.

Mais Tsipras s’illusionne s’il pense attendrir les molosses d’en face. Ceux-là vont continuer leur pilonnage intensif et systématique des derniers îlots de résistance de leur ennemi . Leur unique ambition : déchiqueter leur proie. Tout dans leur comportement depuis le début de ce qu’on appelle abusivement des « négociations » le démontre amplement. En réalité, Alexis Tsipras n’a guère le choix qu’entre la capitulation ou la rupture. Il est étonnant qu’il ne s’en fusse pas encore rendu compte.

Certains de ses compagnons de route, comme Stathis Kouvelakis , ont heureusement perçu le danger, mesuré l’importance des jours décisifs que sont aujourd’hui en train de vivre les Grecs, mais aussi tous les peuples européens, et les appellent à réagir avant qu’il ne soit trop tard. Sera-ce suffisant ? Réponse sous peu.


DERNIÈRE MINUTE : le gouvernement grec rejette une contre-proposition des créanciers et du FMI (source : AFP, 24 juin 2015, 15h02). N’en déplaise aux cassandres, rien n’est joué !

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