José Bové continue

Clotilde Monteiro  • 26 avril 2007 abonné·es

Il n’était pas là, José Bové, à La Bellevilloise , dans le quartier de Ménilmontant, à Paris, quand, à 20 heures, les premiers résultats sont accueillis par des huées. Seuls François Bayrou et le candidat maison glanent les applaudissements du public. Le premier commentaire est de Roland Mérieux, le trésorier de la campagne du leader altermondialiste, qui tente de faire la part des choses : « La construction d’une véritable gauche alternative incluant un nouveau projet de société ne peut se faire que lentement, d’autant que nous allons continuer à subir le morcellement provoqué par les logiques d’appareils de la LCR et du PCF pendant les législatives. » La porte-parole Hamida Ben Sadia n’a pas de mots assez durs, quant à elle, en direction du PCF et de la LCR, qui, dit-elle, portent « la responsabilité monumentale de l’éclatement de la gauche de la gauche » .

Pour Francine Bavay comme pour Raoul Marc Jennar, eux aussi porte-parole, « la candidature de José Bové symbolise un mouvement en prise avec des problèmes tels que les combats contre le nucléaire, le productivisme et les problèmes graves auxquels est confrontée la planète » . Ils demeurent convaincus que « ce mouvement dépasse désormais les vieux appareils issus du léninisme » . Tous regardent le futur avec optimisme et ont déjà la prochaine présidentielle en ligne de mire. « Les législatives ne sont qu’une étape , ajoute Raoul Marc Jennar *, nous avons popularisé un certain nombre d’idées qui ont créé une attente que nous ne pouvons pas décevoir chez tous ceux qui ont soutenu la candidature de José Bové, que ce soient les associations de quartier, les ONG ou les militants non encartés ».*

Il est 20 h 40, « il » entre dans la salle. L’assistance scande : « Ce n’est qu’un début, continuons le combat. » José Bové appelle les citoyennes et les citoyens à « battre Sarkozy le 6 mai prochain » , après avoir reconnu que le résultat n’était pas celui escompté. Au cours de son intervention, le candidat altermondialiste revendique « un nouveau moyen de faire de la politique », créé par la dynamique de sa campagne, et fustige les responsables du « gâchis électoral » qui ont provoqué « les divisions des forces de gauche ». Mais, pour José Bové, l’important aura été « cette capacité à faire émerger des débats de fond jusqu’ici absents et qui concernent tout le monde » . Le candidat altermondialiste juge que l’existence de ce nouveau mouvement ne se traduit pas encore de manière significative sur le plan électoral, car il est comparable à la lutte anti-OGM : « C’est un processus qui se construira sur le long terme . On continuera par conséquent à lancer des appels à l’unité au sein de la gauche antilibérale pour que ce mouvement prenne toute son ampleur. »

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