HB a besoin d’aide

La maison d’édition fondée en 1995 par Huguette Bouchardeau* se trouve aujourd’hui en danger.

Alain Lormon  • 3 mai 2007 abonné·es

Les lecteurs de Politis connaissent déjà HB, dont le journal a diffusé les agendas littéraires. Le prochain, pour 2008, sera consacré aux révolutions de 1968 ­ si toutefois la maison tient jusque-là. Il manque en effet 15 000 euros dans les caisses afin de pouvoir régler les créanciers ­ spécialement les imprimeurs. Et, sans ces derniers, il n’est pas d’édition possible…

HB (150 titres au catalogue) s’est fait connaître par sa spécialisation en littérature contemporaine (produite par de nouveaux auteurs, donc la plupart du temps encore inconnus), et plus particulièrement par les nouvelles, qui ont généralement du mal a trouver leur place dans l’édition, plus friande de romans, dont elle espère faire des best-sellers. Une nouvelle collection, « Politique(s) », vient d’être lancée avec, entre autres, le Devoir d’irrespect, recueil des éditoriaux de Claude Julien, l’ancien directeur du Monde diplomatique . HB fait aussi partie des organisateurs des Rencontres de l’édition indépendante, qui auront lieu les 31 mai et 1er juin prochains à Lurs et à Forcalquier (on en reparlera dans ces colonnes).

Le fils d’Huguette, François, a repris HB en 2005. Il a cumulé les handicaps : suppression pure et simple par Georges Frêche, nouvellement élu, du Centre régional des lettres de Languedoc-Roussillon, qui aidait généreusement les éditeurs de la région, et, dans un contexte très difficile pour tous les indépendants, deux années de résultats catastrophiques dus en grande partie à ses diffuseurs et distributeurs, ainsi qu’au manque de « visibilité » médiatique de HB.

Paradoxalement, le chiffre d’affaires de la maison a beaucoup augmenté durant cette même période (plus de 30 % !), et ce grâce aux ventes directes, c’est-à-dire à la solidarité des lecteurs, entre autres ceux de Politis . C’est pourquoi, pour paraphraser Churchill, si la situation est désespérée, elle n’est pas encore sérieuse… C’est aussi pourquoi, afin de prendre en compte cette solidarité, la décision a été prise de transformer la structure actuelle en coopérative à partir du 1er janvier 2008.

Dans l’immédiat, on peut soutenir HB éditions par des dons, des prêts sans intérêt, des achats de livres. Ne tardez pas, ça urge !

Culture
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