Vers une déroute des fonds de pension

Thierry Brun  • 2 octobre 2008 abonné·es

Les libéraux de tout poil sont particulièrement discrets sur les fonds de pension anglo-saxons, pourtant directement concernés par la crise financière. Principaux moteurs de la spéculation, ces fonds servent à financer les retraites de millions d’Américains. En?France, ce système de retraite par capitalisation est présenté depuis plusieurs années comme la recette miracle pour compléter la retraite du régime général, de plus en plus réduite par les coups de boutoir des réformes libérales. Or, une probable déroute de l’ensemble des fonds de pension de la planète poind à l’horizon. « Ce cataclysme financier aura une dimension humaine dramatique puisqu’il correspond à l’arrivée à la retraite de la première vague des baby-boomers aux États-Unis, en Europe et au Japon » , s’inquiète la lettre confidentielle GlobalEurope Anticipation Bulletin, qui émane d’un think tank européen. Pour situer l’ampleur du risque aux États-Unis, la Banque centrale américaine a évalué à 1 588,6 milliards de dollars (sur 3 719 milliards de dollars à la fin du second trimestre 2008) le montant des actions détenues par les fonds de pension américains. Ainsi, le fonds de retraite des enseignants de l’Ohio a reconnu détenir des participations dans des institutions comme Fannie Mae et Freddie Mac, AIG, Lehman Brothers, dont les titres se sont effondrés. En France, la débâcle financière a mis à mal le Fonds de réserve pour les retraites, un fonds de pension censé participer au financement du régime général des retraites. Il a perdu à lui seul 11 % de sa valeur, ce qui représente près de 3,8 milliards d’euros.

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