Laïka

Politis  • 4 décembre 2008 abonné·es

Il faut, lorsqu’on est chanteuse de jazz, un certain courage pour évoquer Billie Holiday. Laïka, une jeune femme qui s’était fait remarquer avec le grand orchestre de Claude Bolling, puis grâce à un premier disque réussi, relève le défi en beauté. Parce qu’elle ne cherche pas à imiter l’inimitable « Lady Day » ; parce que, celle-ci ayant peu composé, Laïka reprend des chansons qui ont été marquées par sa grande devancière mais que d’autres ont aussi chantées. À une exception, la plus risquée, Strange Fruit, drame musical qui raconte l’incrustation du lynchage dans la culture du Sud, écrit par un communiste blanc. Laïka en restitue le tragique en montrant qu’il est toujours, sous d’autres formes, actuel. Les autres airs sont interprétés avec sensibilité et pudeur, et avec une extrême musicalité à laquelle contribuent le remarquable pianiste Robert Glasper et le saxophoniste David El Malek. Cet hommage à Billie Holiday confirme un talent rare.

Culture
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