Gigue cosmique

« 2032 » permet de retrouver Gong comme jamais depuis 35 ans.

Jacques Vincent  • 29 octobre 2009 abonné·es

Gong, groupe mythique des années 1970, tendance baba cool et communautés à la campagne. Fondé par Daevid Allen après son départ de Soft Machine, qu’il avait monté avec Kevin Ayers et Robert Wyatt. Gong et la planète du même nom, totalement loufoque, habitée par les pothead pixies, les lutins à tête de pot, qui se déplacent en théières volantes. Musicalement : un mélange de lignes répétitives (Daevid Allen a joué un temps avec Terry Riley), de jazz, d’envolées de guitares qui n’oublient pas certaines leçons hendrixiennes, et de mélopées aux trajectoires d’étoiles filantes.

L’histoire dure jusqu’en 1975, date à laquelle Daevid Allen quitte le groupe, lequel continue néanmoins pendant un temps même si le nom était à peu près tout ce qui restait du passé. Il ne le reforme que dans les années 1990 avec une partie des membres originaux. Une partie seulement, et 2032 a ceci de particulier de réunir le plus de musiciens d’origine depuis « You », en 1974. Steve Hillage, Gilli Smyth, Mike Howlett, Didier Malherbe, Miquette Giraudy sont du voyage, ce qui ne veut pas dire que les deux disques se ressemblent. 2032 diffère notamment par un abandon des longues plages instrumentales planantes et une place plus grande faite aux chansons. Le premier morceau rappelle Frank Zappa, le second tente une scansion rap, globalement l’architecture du début est géométrique et rigide avant de s’affranchir peu à peu de la gravité. Alors, les digues lâchent, et les gigues cosmiques s’installent. 2032 s’ouvre petit à petit. Comme les fleurs et les grands crus.

Culture
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