Des hollandais prudents

Les proches du candidat du PS prennent bien soin de ne pas faire trop de promesses intenables, naviguant entre rigueur et sauvetage de l’emploi.

Politis  • 5 janvier 2012 abonné·es

Jérôme Cahuzac : moyens

« François Hollande puisera dans ce programme [du PS], mais ne pourra [en] réaliser la totalité car les moyens du pays ne le permettent pas. » « Le financement [de 60 000 enseignants supplémentaires sur cinq ans] se fera par des économies, par du redéploiement de fonctionnaires et peut-être par des créations nettes, dans des proportions qui restent à déterminer en fonction de la croissance. »
_ (France 2, 31 octobre.)

François Rebsamen : effectifs

« L’embauche de 10 000 policiers supplémentaires ne pourra pas se faire d’un coup de baguette magique. Si les marges de manœuvre le permettaient, ce serait une bonne chose, car c’est exactement le nombre de postes supprimés par la droite. Je propose de commencer par sanctuariser les effectifs. »
_ (Le Parisien, 20 novembre.)

Michel Sapin : rigueur

« Lorsque la gauche arrivera au pouvoir, ce ne sera pas pour donner pendant deux ans pour ensuite reprendre pendant trois ans. Cela peut être l’inverse : être extrêmement sérieux pendant deux ans pour distribuer un peu plus pendant les trois ans qui suivront. […] Quand François Hollande dit 3 % du PIB en 2013 et tendre vers zéro déficit à la fin de son quinquennat, c’est un élément intangible. »
_ (Reuters, 10 novembre.)

Karine Berger : triple A

Selon la conseillère pour les questions économiques, François Hollande envisage un effort de 50 milliards d’euros de redressement budgétaire supplémentaire sur 2012 et 2013. « Avoir deux plans d’austérité de moins de 10 milliards d’euros à deux mois d’intervalle n’est pas la bonne solution pour faire comprendre ce qu’on veut faire aux marchés financiers. […] On fera tout pour conserver la note “triple A” et, si on devait la perdre, on s’engage à tout faire pour la rétablir. »
_ (Reuters, 18 novembre.)

Alain Rousset : Régions

« Les PME et les ETI (entreprises de taille intermédiaire) sont le point de départ de la réindustrialisation. L’une des grandes ambitions de François Hollande sera d’élaborer une fiscalité plus juste pour les PME désavantagées vis-à-vis des grands groupes. […] Il faut aussi que les Régions participent au soutien des PME et qu’elles endossent le rôle qu’avait l’Anvar sur le financement de l’innovation. […] La force des Régions, c’est aussi de porter la formation et l’apprentissage. Aujourd’hui, le service public de l’emploi n’a pas de pilote et devrait être pris en charge par les régions. »
_ (Les Échos, 22 décembre.)