Le Goncourt à « Au revoir là-haut » de Pierre Lemaitre : grande guerre, tout petit roman

Christophe Kantcheff  • 4 novembre 2013 abonné·es

Peut-on attendre autre chose de la littérature qu’un très long scénario avec des rebondissements improbables et de grosses ficelles pour alimenter le suspense ? Il semble que pour les jurés du Goncourt, cela suffise, puisqu’ils viennent de couronner Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre (Albin Michel).

Sur la guerre de 14-18, le livre primé n’arrive pas à la cheville de la Peur , de Gabriel Chevallier, ou de Ceux de 14 , de Maurice Genevoix, publiés respectivement en 1930 et 1949. C’est dire sa modernité.

Au revoir là haut* est-il un roman populaire** , puisque l’auteur se revendique de Balzac et de Dumas ? Mais a-t-on lu ces auteurs-là ? Quel rapport entre la richesse du Lys dans la Vallée , par exemple, et la médiocrité – d’écriture, de vision – d’ Au revoir là haut ? Et ne se serait-il donc rien passé dans la littérature, même populaire, depuis Balzac, pour que celui-ci reste aujourd’hui la référence ultime ?

Enfin, on entend dire qu’ Au revoir là-haut serait une réponse utile à Lorant Deutsch, qui s’est lancé dans le révisionnisme historique et l’embellissement des mythologies, dont celle de la Première guerre mondiale. Répondre à un pauvre esprit, voilà une étourdissante ambition littéraire…

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