« L’autre gauche est condamnée à travailler ensemble pour résister »

ENTRETIEN. Lancé hier par Liêm Hoang Ngoc, le mouvement de la Nouvelle Gauche Socialiste entend fédérer les déçus du PS, et travailler à «une grande coalition avec le Front de gauche et la gauche d’EELV» .

Pauline Graulle  • 16 juin 2015
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« L’autre gauche est condamnée à travailler ensemble pour résister »
© Photo: Liêm Hoang Ngoc, Jean-Luc Mélenchon et Isabelle Attard, lors d'une manifestation contre l'austérité, le 15 novembre 2014 (Michel Soudais).

Après avoir fait la semaine dernière ses adieux au PS, l’ex euro-député socialiste Liêm Hoang Ngoc lançait hier, lundi 15 juin, un nouveau mouvement, la Nouvelle Gauche Socialiste.

Politis : Avez-vous imaginé la Nouvelle Gauche Socialiste (NGS) comme un « réceptacle » destinés aux socialistes, et notamment aux « frondeurs », qui aimeraient partir du PS sans pour autant rejoindre le Front de gauche ?
Liêm Hoang Ngoc : Oui, ce mouvement se veut une alternative pour tous les déçus du PS. Nous, fondateurs de la NGS, faisons le constat que la stratégie des frondeurs est un échec. Le recours au 49.3 pour faire passer la loi Macron est la preuve éclatante que l’inflexion sur la ligne économique demandée par l’aile gauche au gouvernement n’aura pas lieu… Nous sommes aussi persuadés que le PS va perdre la présidentielle de 2017 et qu’il va aller d’effondrements électoraux en effondrements électoraux. La NGS est destinée à rassembler les électeurs socialistes déçus, les militants et cadres socialistes qui ont signé la Motion B, qui souhaitent quitter le PS ou qui l’ont déjà quitté, et qui souhaitent commencer à travailler à la recomposition de la gauche.

Compterez-vous des députés « frondeurs » dans vos rangs ?

Liêm Hoang Ngoc
: J’ai dit à certains d’entre eux qu’ils pouvaient, en tant que parlementaires, jouer un rôle historique en nous rejoignant. Ils ne veulent malheureusement pas bouger. Certains, comme Pouria Amirshahi, avec qui nous sommes en contact, sont très proches de nos positions, mais jugent que la scission n’est pas encore mûre. De toute façon, ce qui nous importe, c’est moins les « noms » qui signeront notre appel, que la dynamique militante. Beaucoup de « gens normaux », de militants, de responsables de section, de responsables fédéraux qui ont été mandataires de la Motion B nous ont rejoints. Ils ne sont pas connus des médias, mais certains sont très influents au niveau local ! Notre idée est de toute façon de nous inspirer de mouvements comme Podemos ou Syriza, qui sont des mouvements qui partent du terrain. Nous ne réussirons pas grâce aux députés « frondeurs », mais parce qu’un mouvement politique et social de type nouveau est susceptible de naître…

A terme, la NGS serait donc l’aile « socialiste » d’une grande coalition à la gauche du PS ?
Liêm Hoang Ngoc : C’est le but, en effet. Le PS étant moribond, l’autre gauche sent bien qu’elle est condamnée à travailler ensemble pour résister. Nous sentons un vrai frémissement de ce côté, et nous voulons faire partie de cette grande coalition qui se prépare entre le Front de gauche et la gauche d’EELV. D’ailleurs, il y aura peut-être, aux prochaines élections régionales, des listes rassemblant toutes ces composantes, dont la NGS.

Politique
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