Se faire désensibiliser aux pollens

Les désensibilisations sont efficaces à 70 %.

Alice Deroide  • 3 juin 2015 abonné·es

Que faire ?

Chaque printemps s’accompagne de la prolifération des pollens, auxquels environ 20 % de la population est allergique. Une intolérance qui se traduit par une rhinite allergique, le fameux rhume des foins. Et, contre les yeux qui piquent, les éternuements et la gorge irritée, il y a peu de solutions : s’enfermer chez soi, prendre un traitement antihistaminique – aux effets secondaires parfois gênants – ou bien entreprendre une désensibilisation. Cette dernière vise à rendre progressivement l’organisme plus tolérant à l’allergène. Première étape : trouver un allergologue. Ils sont 1 700 en France, c’est assez peu comparé au nombre d’allergiques, mais la plupart des centres hospitaliers disposent d’une unité d’allergologie. Pour entamer la procédure, le patient doit répondre à un questionnaire et se soumettre à des tests cutanés afin de définir précisément son allergie. Autrefois pratiquée par des injections chez le médecin, la désensibilisation consiste de plus en plus en la simple prise de gouttes ou de comprimés à diluer sous la langue. Elle doit être lancée plusieurs semaines avant la saison des pollens. Si le traitement est efficace après un an, il se poursuivra sur quatre années en moyenne, en augmentant peu à peu les doses. Il faut donc être motivé, mais le jeu en vaut la chandelle.

Pourquoi ?

Les allergies de toute nature sont en hausse constante dans les pays occidentaux. L’Organisation mondiale de la santé prévoit que la moitié de la population occidentale sera victime d’une allergie d’ici à 2050. À cause de la pollution, les rhinites allergiques sont plus fréquentes et plus sévères. Les particules fines accentuent l’irritation des muqueuses, abaissent les seuils de réactivité et, en se posant sur les pollens, les font se greffer plus profondément encore dans les bronches. Mais les allergies sont encore bien souvent sous-diagnostiquées, alors que les symptômes non traités s’aggravent avec le temps : environ 30 % des rhinites allergiques évoluent en asthme. La désensibilisation permet de réduire ce risque. C’est l’unique moyen de se débarrasser d’une allergie sur le long terme, les traitements médicamenteux n’ayant qu’une fonction de blocage des symptômes pendant la période critique. Les désensibilisations aux pollens affichent des taux de réussite de 70 % quand elles sont menées à terme. Seul bémol : le prix. Il faut compter environ 35 euros par mois pour un flacon basique, et le coût peut augmenter si la dose est plus forte. Les piqûres et les gouttes sont remboursées à 65 % par la Sécurité sociale, mais les comprimés seulement à 15 %.

Comment ?

  • Le site du Syndicat français des allergologues propose un annuaire et une carte des spécialistes en France : www.syfal.fr
  • Le Réseau national de surveillance aérobiologique relaye en temps réel l’état de la pollution aux pollens dans toute la France : www.pollens.fr

Le geste utile
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