Plus de surveillance

Claude-Marie Vadrot  • 16 avril 2009
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Toujours plus donc puisque la ministre de l’Intérieur a confirmé jeudi 16 avril à France Inter que les foulards, cagoules, mouchoirs, casquettes et autres cache-nez allaient devenir par décret des armes par destination et donc interdits dans les manifestations. Petit problème de rédaction de ce décret qui doit recevoir l’aval du Conseil d’Etat : le texte devra-t-il ou pourra-t-il permettre que les forces de l’ordre fouillent tous les manifestants pour vérifier qu’ils n’ont pas ces « armes » en poche. Et à partir de quelles dimensions le mouchoir sera-t-il considéré comme potentiellement subversif ? De quoi faire pleurer des juristes à chaudes larmes.

Pendant qu’elle y était, la ministre, connue aussi sous le nom de Cruella, a avoué au détour d’une phrase que les caméras de vidéosurveillance (qu’elle a appelé comme d’habitude désormais caméras de vidéo protection) servait à surveiller les manifestations et ceux qui y participent et que, donc, ces caméras une fois mises en place, serviraient à repérer les porteurs de cagoules et autres foulards. Alors que jusqu’à présent, Cruella et son porte coton Gérard Gachet, ex-journaliste de Valeurs Actuelles (droite extrême), nous expliquaient qu’il s’agissait de faire baisser la criminalité, les agressions et les incivilités.

Nous savons donc désormais officiellement pourquoi la ministre a décidé de mettre en place plus 1100 caméras dans Paris. Par contre, on ne sait toujours pas pourquoi le socialiste Bertrand Delanoë a accepté, pourquoi il refuse un débat parisien sur ce sujet et pourquoi sa majorité s’efforce d’éviter que les Conseils de quartier se saisissent de cette question et pas seulement pour modifier à la marge l’emplacement d’une ou deux caméras alors que les choix n’ont pas été faits par la mairie mais par les Commissariats de police. Officiellement car beaucoup de Commissaires avouent qu’ils n’ont pas été consultés. Comme dans le Xe arrondissement pour lequel Politis vous offre le plan officiel de ces caméras.

Tous les fans de Cruella et autres amateurs de caméras indiscrètes se retrouveront, sous l’égide des Verts et d’un collectif « Paris sans caméras de vidéosurveillance », le 29 avril à 19 h dans une salle de la mairie du II ° arrondissement. (Salle Jean Dame, 17 rue Léopold Bellom).

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