D. Voynet : « Le référendum de mai 2005 ne peut durablement structurer la gauche »

Dominique Voynet tente de redéfinir la spécificité de son mouvement, qu’elle situe au croisement de l’écologie et du social, et affirme sa différence avec la gauche antilibérale.

Denis Sieffert  et  Patrick Piro  • 15 mars 2007 abonné·es

Cette campagne se présente pour vous dans des conditions particulièrement difficiles. Même pour recueillir les parrainages à votre candidature...

Dominique Voynet : C'est vrai. Mais je me souviens qu'en 2002, cela avait déjà été plus difficile qu'en 1995. Un certain nombre de maires craignent la réaction de leurs électeurs. Cette fois-ci, les Verts ont compris qu'il s'agissait non seulement d'avoir les cinq cents signatures, mais de les trouver seuls, sans dépendre d'un grand parti qui nous le ferait payer cher, par exemple en exigeant de nous un certain nombre de concessions dans la perspective des législatives. En fait, il me semble assez logique que les maires socialistes accordent leur parrainage à la candidate de leur parti. Ce qui est plus étrange, c'est l'intimidation des maires divers gauche, invités à épouser les choix stratégiques du parti socialiste.

Comment avez-vous fait pour ne pas passer sous les fourches caudines du PS ?

Nous avons mobilisé nos militants ! Un coup de pouce décisif est venu des élus d'outre-mer. Ce qui constitue une forme de reconnaissance du travail que nous avons accompli dans ces territoires. Je me suis engagée aux côtés des victimes des essais nucléaires en Polynésie, j'ai dénoncé le désastreux projet Goro Nickel en Kanaky, j'ai fait campagne en Guadeloupe pour la vérité sur le chloredecone, ce pesticide redoutable. C'est ce travail sincère de terrain qui a payé.

Jack Guez / AFP

Sur un plan plus général, et si l'on en croit les sondages, la campagne est très dure. Comment expliquez-vous cela ?

Il y a un vrai décalage entre les préoccupations des Français et les intentions de vote mesurées par les enquêtes d'opinion pratiquement quotidiennes. Je ne rencontre personne qui me dise : « On se fiche de l'écologie ! » Ni même : « Tu n'es pas compétente, et tes solutions ne vont pas dans le bon sens. » En vérité, l'écologie a disparu du débat depuis que les principaux candidats ont signé le Pacte écologique. Comme si la question était réglée. Rares sont par ailleurs les occasions d'aborder les questions de fond avec les médias ! Je fais une campagne de terrain, j'essaie de mettre en valeur ce qui

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Politique
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