« Une course au moins-disant salarial »

Le gouvernement annonce un projet de loi durcissant les conditions
de l’indemnisation du chômage. L’économiste Pierre Concialdi* dénonce le caractère idéologique du traitement de cette question.

Thierry Brun  • 15 mai 2008 abonné·es

Le gouvernement a révélé ses intentions après la conférence tripartite du 6 mai sur l’assurance chômage. Une loi réformant l’indemnisation du chômage (voir article ci-contre), prévue avant l’été, accumulera les sanctions envers les chômeurs. Cette logique est-elle fondée ?

Pierre Concialdi : Le gouvernement martèle le chiffre de 500 000 offres d’emploi « non satisfaites » pour faire croire qu’il existe des chômeurs qui ne « veulent pas travailler » . Ce chiffre n’a aucune base statistique sérieuse. Et, surtout, il traduit simplement le fait qu’il faut un certain délai (environ un mois) pour qu’une offre soit satisfaite, ce qui explique qu’il y ait en permanence un volume d’offres disponibles (300 000 aujourd’hui). On peut essayer de raccourcir ce délai, et ce stock diminuera, mais cela ne créera pas davantage d’emplois. Les comparaisons internationales montrent par ailleurs que le taux d’emplois non pourvus est, en France, un des plus faibles des pays de

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