Rapport de la Fondation Abbé Pierre sur l’état du mal-logement : les pouvoirs publics «inexcusables»

Xavier Frison  • 1 février 2010 abonné·es
Rapport de la Fondation Abbé Pierre sur l’état du mal-logement : les pouvoirs publics «inexcusables»
© Photo de Une : FRED DUFOUR / AFP

Quinze années, quinze bilans, quinze constats similaires : selon le dernier rapport sur le mal-logement de la Fondation Abbé Pierre, qui fait autorité sur la question, les Français subissent une crise du logement « dont on ne voit pas le terme ». 3,5 millions d’entre eux sont directement concernés par le problème mais les difficultés liées aux prix délirants de l’immobilier et au manque chronique d’habitat social restent sous-estimées par les pouvoirs publics. « Le volontarisme politique manque cruellement », déplore une fois de plus la Fondation Abbé Pierre, qui juge « inacceptables, inqualifiables, inexcusables » les dérives liées à ce désintérêt.

Et ce n’est pas le gouvernement Fillon-Sarkozy qui changera la donne : « Le logement social ne représente plus une priorité gouvernementale », estime la Fondation Abbé Pierre. « L’ampleur et la brutalité des conséquences de la crise économique et financière ont occupé très largement l’espace médiatique et le débat social tout au long de l’année 2009, reléguant au second plan les problèmes permanents, notamment le logement, comme si leur importance et leur urgence s’effaçaient devant la crise qui secoue l’économie et la société. » Or, la situation actuelle ne peut « qu’aggraver les difficultés en matière de logement. »

Pour tenter de sortir de l’engrenage infernal du mal-logement -symbole caricatural, au passage, des dégâts que peut causer le sacro-saint libre marché-, la Fondation Abbé Pierre émet quatre solutions phares, développées dans le rapport :

  • Produire et capter des logements à loyer accessible

  • Rendre le coût du logement acceptable

  • Permettre au secteur de l’hébergement de jouer pleinement son rôle

  • Tarir les sources d’exclusion sociale et territoriale

A ces « piliers » s’ajoutent trois conditions fondamentales pour réorienter la politique du logement :

  • Tout dispositif législatif doit être appliqué sur le terrain. « Il est intolérable que certaines lois ne soient pas appliquées sur le territoire national. »

  • Toute politique fiscale ou financière du logement doit intégrer des objectifs sociaux. « Aucune mesure d’avantages fiscaux ne peut se soustraire à des contreparties sociales proportionnées. »

  • Le logement doit enfin devenir un enjeu majeur de société, « à la hauteur de l’exclusion et des inégalités qu’il génère mais aussi des besoins considérables identifiés tout au long de ce rapport. »

    Pour télécharger le rapport en intégralité, cliquez sur l’image :

Temps de lecture : 2 minutes