Le numérique libéral

Politis  • 23 juin 2010 abonné·es

L’Assemblée nationale a adopté en première lecture, le 16 juin, la proposition de loi relative à  « l’équipement numérique des établissements de spectacles cinématographiques » . Le dispositif consiste à faire financer l’équipement par les distributeurs qui, dès lors qu’ils placeront une copie numérique d’un long-métrage inédit chez un exploitant, verseront une contribution, appelée VPR, autrement dit virtual print free, du nom du système américain initial, dont il est la quasi-copie conforme. La loi ne manque pas de zones d’ombre pour le futur et d’inconvénients immédiatement repérables, qui alourdissent les menaces contre la diversité culturelle. Ainsi, les distributeurs auront tout intérêt à privilégier les salles des grands groupes (UGC, Pathé, Gaumont…), les plus rentables, et à négliger l’exploitation plus modeste, pour laquelle la loi ne prévoit aucune disposition. En outre, cette contribution ne porte que sur les copies en sortie nationale durant les deux premières semaines, ce qui pénalise les salles qui ne peuvent avoir accès rapidement aux copies. Pour la Société des réalisateurs de films, comme pour le Groupement national des cinémas de recherche, cette loi va dans le sens de la logique libérale.

Godard à Paris

Jean-Luc Godard n’a pas posé de lapin comme à Cannes : il était bien là, le 18 juin, au Cinéma des cinéastes, à l’invitation de Mediapart, pour répondre à une salle archibondée, prête à poser des questions auxquelles l’auteur de Film Socialisme, qui était préalablement projeté, a répondu à sa manière, ironique, désarmante et libre. Le débat, animé par Edwy Plenel, est visible sur le site de Mediapart.

Culture
Temps de lecture : 1 minute