Eva Joly : « J’irai partout ! »

Comment convaincre les classes populaires que l’écologie apporte de vraies solutions à leurs besoins immédiats ?

Eva Joly : J’irai à leur rencontre partout, j’userai de pédagogie et d’exemples très concrets. Notre programme comporte des mesures très sociales : plus de justice fiscale, préservation des services publics…

C’est un peu abstrait…

Je dirai que, si nous étions au pouvoir, nous n’aurions pas autorisé l’usine AZF, qui a explosé il y a dix ans au milieu d’un quartier populaire de Toulouse ; que les enfants défavorisés auront accès à un enseignement public de qualité et gratuit ; que l’on pourra se faire hospitaliser même sans moyens car le système de santé remboursera ; que nous interdirons le survol des banlieues la nuit par le trafic de fret…

Les plus modestes n’attendent-ils pas qu’on leur parle d’abord d’emploi ?

Nous entreprendrons la conversion écologique de l’économie. Les énergies renouvelables ont créé 370 000 emplois en Allemagne. On peut attendre des créations aussi massives dans la réorientation de l’agriculture et du bâtiment, qui réduira la précarité énergétique chez les pauvres. Cette nouvelle prospérité industrielle bénéficiera surtout aux PME, sur tout le territoire.

Et votre « spécialité », la lutte anticorruption et pour la justice ? Les électeurs désabusés par l’impunité des puissants n’en sont-ils pas demandeurs ?

Les institutions ont été détournées au profit d’un clan, c’est révoltant ! Je suis convaincue que les bulletins de vote traduiront ce ras-le-bol.