Bien choisir son vin bio

Attention aux vignobles qui produisent aussi du vin classique.

Claude-Marie Vadrot  • 13 juin 2013 abonné·es

Que faire ?

Ne pas acheter, et encore moins boire, n’importe quel vin simplement parce que la mention « bio » figure sur l’étiquette. Ce qui induit de choisir les jus de raisin fermenté – blanc, rosé ou rouge – qui peuvent être désormais très proches d’un vin naturel. En effet, depuis le 1er août 2012, la réglementation a changé. À partir de la récolte du millésime 2012 et de sa vinification, les étiquettes ne mentionneront plus « élaboré avec des raisins issus de l’agriculture biologique ». Cette ancienne garantie minimale, et donc parfois incertaine, est remplacée au fur et à mesure des vendanges par un nouveau règlement européen créant le « vin biologique ». Cette nouvelle qualité, « vin bio », doit figurer sur l’étiquette avec le nom de l’organisme certificateur. Cette mention garantit évidemment l’utilisation de raisins provenant de vignes cultivées en agriculture biologique, mais avec un plus. Elle atteste du respect d’un nouveau cahier des charges sur le processus de vinification, avec une absence ou une limitation de la quantité des sulfites utilisés : 30 mg/l pour les rouges et 40 mg/l pour les blancs. Outre l’obligation de proscrire tout traitement chimique sur le raisin, sa cueillette doit être manuelle et les produits de coupe ou interventions techniques et artificielles (copeaux de bois destinés à modifier la teneur en tanin, par exemple) sont interdits. Il faut donc choisir ce vin naturel qui vise à retrouver l’expression naturelle d’un terroir et appréhender avec méfiance les appellations « vins de table » devenues « vins de France ». Tout comme les breuvages étiquetés « indication géographique protégée » (IGP), nouvelle appellation européenne remplaçant les « vins de pays » depuis 2009, car ils peuvent faire l’objet de mélanges redoutables, même avec la mention « bio ». Ne se fier donc qu’aux vins d’appellation d’origine contrôlée (AOC), mention toujours autorisée mais devenue « appellation d’origine protégée »  (AOP) selon la nouvelle réglementation européenne. Attention cependant aux vignobles qui produisent à la fois des vins bio et des vins classiques, nulle réglementation ne pouvant garantir l’absence de mélanges. Se souvenir aussi qu’un vin peut être à la fois bio et peu gouleyant, car il existe de mauvais vignerons reconvertis au bio pour profiter d’une mode…

Pourquoi ?

D’abord parce que les vins bio naturels sont doux aux palais quand ils sont bien vinifiés, exprimant d’abord le goût du fruit. Ensuite, sauf en cas d’abus vespéral immodéré, ils ne provoquent pas de maux de tête le lendemain matin. Enfin, moins il est ajouté de produits chimiques dans la nature et dans nos organismes, et mieux nous nous portons. Santé !

Comment ?

  • www.terredevins.com
  • www.vinsnaturel.fr
  • www.utovie.com (le guide Carité des bonnes adresses du vin bio).

Le geste utile
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