La Sécu ne répond plus

Les orientations budgétaires mettent en danger le système de protection sociale.

Thierry Brun  • 20 mars 2014 abonné·es

En Loire Atlantique, « le personnel de la Caisse primaire d’assurance maladie se bat contre des fermetures d’accueils, décrit Denis Lalys, secrétaire général CGT de la Fédération des organismes sociaux. Tout comme à la caisse d’allocations familiales de Marseille, où les personnels sont en grève reconductible, là encore pour maintenir des accueils menacés de fermeture ». Ces salariés « sont aux avant-postes sur le front de la misère, et on leur impose de fermer leurs accueils pour solder les milliers de dossiers en souffrance » , ajoute Michel Coronas, administrateur CGT de la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf).
Selon les syndicats des caisses de Sécurité sociale (CGT, CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC), qui ont appelé le 18 mars à une journée de mobilisation et de grève, les orientations gouvernementales pèsent lourdement sur le financement de l’ensemble des branches de la protection sociale, et les syndicats redoutent de nouvelles baisses d’effectifs.

Le signal d’alarme est tiré, alors que de nouvelles conventions d’objectifs et de gestion (COG) sont en discussion entre l’État et plusieurs caisses nationales de Sécurité sociale. Selon la CGT, « il existe aujourd’hui une menace directe sur le service public de la Sécurité sociale, ces conventions risquant de se traduire par une dégradation importante de la qualité des services aux assurés ».

Les syndicats relèvent que 500 millions d’euros d’économies de frais de gestion ont été inscrits dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2014, laquelle précise les moyens des conventions. Et les arbitrages en cours inquiètent au plus haut point depuis la signature, en juillet 2013, de la convention de la Cnaf : « Ce sont 2 000 emplois dont la suppression est prévue au cours de la période conventionnelle 2014-2017, après la suppression de 1 200 emplois dans la COG 2009-2012, indique Éric Aubin, secrétaire confédéral de la CGT. On assiste donc à de véritables plans sociaux, qui n’ont rien à envier à la situation de certaines branches industrielles, surtout si on prend en compte les diminutions d’emplois dans un certain nombre d’établissements hospitaliers en difficulté ».

La CGT préconise une double modulation des cotisations sociales dites « patronales », en fonction des comportements d’emploi des entreprises. Autres propositions, la mise en extinction des exonérations de cotisation sociales, qui ont représenté près de 26 milliards d’euros en 2013, et la création d’un fonds de garantie des cotisations sociales, les impayés dus notamment à la faillite des entreprises coûtant « au moins 2 milliards d’euros par an à la Sécurité sociale », indique le syndicat.

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