Donner un organe de son vivant

En 2013, seuls 3 000 des 14 000 candidats à une greffe de rein ont pu y accéder.

Pauline Graulle  • 9 avril 2015 abonné·es

Que faire ?

S’informer et faire un choix libre et éclairé. Plusieurs procédures, plus ou moins complexes, existent selon l’organe donné. Pour le rein, il faut passer devant le Comité donneur vivant, composé de médecins et d’un psychologue, et exprimer son consentement devant le président du tribunal de grande instance – le donneur peut changer d’avis jusqu’à l’opération. Plus simple pour le don d’ovocytes ou de sperme, il suffit de remplir un formulaire, signé par son/sa conjoint(e) si l’on vit en couple. Les dons d’organes du vivant se partagent en deux catégories : ceux faits à des inconnus et ceux faits à des proches. Le don d’ovocytes ou de sperme est anonyme afin d’éviter les risques de pression et de marchandisation. Mais, compatibilité des greffons oblige, la plupart des dons d’organes sollicitent des donneurs dans un cercle restreint. Le don de rein est ainsi bien souvent réalisé en famille (même si la loi de bioéthique du 7 juillet 2011 a élargi le cercle des donneurs). Quant au don de moelle osseuse, qui peut soigner les leucémies, la compatibilité entre frères et sœurs est d’un sur quatre, alors qu’elle est d’un sur un million entre deux individus qui ne sont pas de la même famille ! La lourdeur de certains prélèvements est un frein (légitime) pour les donneurs. Bien que sans danger, le don de rein nécessite une hospitalisation de trois à dix jours. Le prélèvement de moelle osseuse nécessite une prise de sang de quatre heures, voire plusieurs ponctions dans le bassin, sous anesthésie générale… Pour faire un don d’ovocytes (afin d’aider les femmes qui ne peuvent pas avoir d’enfants), la donneuse doit s’injecter chaque jour pendant une douzaine de jours un traitement hormonal pour stimuler ses ovaires. Certains dons sont toutefois sans conséquences, comme le don de sang de cordon (ombilical) : utilisé pour guérir certaines maladies du sang, dans le cas où une greffe de moelle osseuse est impossible, ce prélèvement, indolore pour le bébé comme pour la mère, est réalisé à la naissance dans certaines maternités.

Pourquoi ?

Ne pas attendre de manger les pissenlits par la racine pour donner (littéralement) de soi ! C’est un geste altruiste, mais aussi tourné vers soi : plusieurs études scientifiques montrent que donner rend heureux. En 2013, le don du vivant concernait seulement 8 % du total des greffes réalisées en France. Si le don de rein est le plus fréquent, il faut savoir qu’il est bien inférieur aux besoins : en 2013, seuls 3 000 des 14 000 candidats ont eu la chance d’être greffés.

Comment ?

  • www.agence-biomedecine.fr
  • www.dondorganes.fr
  • www.dondovocytes.fr
Le geste utile
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