Les coiffeuses du « 57 » régularisées

Ce vendredi 10 avril, les 9 «sans-papiers» du 57, boulevard de Strasbourg à Paris sont convoqués pour être régularisées.

Nicolas Poitier  • 10 avril 2015
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Les coiffeuses du « 57 » régularisées
© Photos Nicolas Poitier

Le ministère de l’Intérieur avait déjà communiqué l’information à la CGT il y a une semaine par téléphone, l’engagement est maintenant réalité. A l’instar des 5 salariés déjà régularisés au titre de la circulaire Valls, ils recevront une autorisation de travail qui leur permettra d’obtenir une carte de séjour s’ils trouvent un emploi.

Cette décision fait suite à une nouvelle mobilisation organisée par les ex-salariées du salon de coiffure, le 31 mars, à proximité de la place Beauvau, et a un entretien avec un conseiller de Bernard Cazeneuve.

Les coiffeuses avaient obtenu qu’une délégation de huit personnes soit reçue pour réclamer une solution après plus de huit mois de lutte. Aminata et Fatou, toutes deux ex-salariées en lutte du salon de coiffure, Marilyne Poulin et Christine Kermoal, militantes CGT ayant apporté un soutien au mouvement, Patrick Picard, secrétaire général de l’union départementale de la CGT à Paris, Francine Blanche, secrétaire confédérale de la CGT, Didier Le Reste, conseiller de Paris et conseiller d’arrondissement, et Romain Goupil, pour le collectif des cinéastes contre les «sans-papiers» ont donc été reçus au ministère de l’Intérieur.

Au terme de la réunion avec Raphaël Solini, conseiller immigration et asile au cabinet de Bernard Cazeneuve, la délégation a déclaré qu’une réponse du ministère devait être transmise à la CGT pour régler le problème et envisager une solution plus globale au niveau du quartier.

Le Parquet, pourtant saisi d’une plainte pour «faillite frauduleuse, abus de vulnérabilité, travail dissimulé et traite des êtres humains» , a confié l’enquête au service de lutte contre l’immigration irrégulière, alors que la traite d’êtres humains n’entre pas dans ses attributions. Interpellée dès le début du mouvement, la préfecture n’a pris aucun engagement de protection de ces travailleurs mêmes si elle peut régulariser pour toute la durée de la procédure toute personne portant plainte pour traite d’êtres humains.

Illustration - Les coiffeuses du « 57 » régularisées

Lors du rassemblement du 31 mars, les trois composantes principales du Front de gauche ont apporté leur soutien au mouvement. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, Nicolas Bonnet-Oulaldj, Président du groupe PCF au Conseil de Paris, Jean-françois Pellissier, conseiller général d’Ile de France et porte-parole d’Ensemble!, et Eric Coquerel, coordinateur politique du Parti de gauche, étaient présents pour appuyer la démarche de régularisation des coiffeuses. Eric Coquerel a notamment remercié les travailleuses pour avoir «mis sur la place publique les conditions dans lesquelles, elles se trouvaient» et a remarqué que «ce gouvernement entend beaucoup plus le patronat et la finance» que les «dossiers soutenus par les syndicats de travailleurs» .

Les organisations attendent le contenu des mesures envisagées par le gouvernement pour lutter plus efficacement contre le travail illégal dans le quartier de Château d’Eau et plus généralement dans le pays.

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