Politis visé par les tentatives d’intimidation du dénommé Ulcan

Politis.fr  • 18 juin 2015 abonné·es
Politis visé par les tentatives d’intimidation du dénommé Ulcan

Le dénommé Grégory Chelli alias Ulcan a récidivé. Le directeur de Politis , Denis Sieffert, a été victime, dans la nuit du 17 au 18 juin, d’une dénonciation mensongère qui a entrainé une intervention de la police à son domicile. Cela, après avoir reçu plusieurs appels anonymes. Le mode opératoire porte à n’en pas douter la signature du hacker pro-israélien.

Comme chaque fois, celui-ci alerte la police sur un crime supposé commis chez un journaliste ou un responsable associatif qui aurait « égorgé sa femme », ou qui aurait été lui même « pris en otage par un homme armé et cagoulé ». Dans le cas du directeur de Politis , les deux dénonciations ont eu lieu presque simultanément : à son domicile à 2 heures du matin et au siège de l’hebdomadaire une heure plus tard. Ce qui a entrainé deux interventions policières, non sans dommages matériels dans les locaux du journal.

Au cours de la même nuit, le cofondateur du site Rue89, Pierre Haski, a été une nouvelle fois victime d’appels malveillants très probablement de même origine, qui ont également entrainé une intervention de la police. La nuit précédente, c’est le fondateur d’Arrêt sur images, Daniel Schneidermann qui avait connu le même type d’agression. Une semaine auparavant, Pierre Stambul, coprésident de l’Union juive française pour la paix, et l’ancien député Jean-Claude Lefort avaient été les cibles des mêmes opérations. C’est d’ailleurs sans aucun doute en représailles à l’éditorial de Politis « Un canular désopilant » protestant contre le sort réservé à Pierre Stambul et Claude Lefort que Denis Sieffert a été attaqué.

Lire > Un « canular » désopilant

Chaque fois, les cibles d’Ulcan sont des responsables associatifs qui militent pour les droits des Palestiniens ou des journalistes dont les articles ont déplu à l’activiste franco-israélien basé en Israël. Ces récentes affaires font suite à une longue liste aux effets parfois dramatiques. L’été dernier, le père d’un journaliste de Rue89 était décédé à la suite d’un infarctus provoqué par le harcèlement téléphonique.

Dans tous les cas, il s’agit de tentatives d’intimidation intolérables, et, pour ce qui concerne les journalistes, d’atteintes à la liberté de la presse. Denis Sieffert, comme ses confrères, a déposé plainte. Ces faits interviennent dans le contexte particulier de l’affaire d’Orange. Le patron de l’opérateur téléphonique, Stéphane Richard, qui avait menacé de se désengager d’Israël, a lui-même reçu des menaces de mort, tandis que ses données personnelles étaient publiées sur un site.

Politis juge ces événements d’une extrême gravité. Ils appellent une réaction officielle des plus hautes autorités de l’État. Il faut que cesse l’impunité dont jouit visiblement Grégory Chelli. Jeudi matin, seul le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait réagi, proposant de rencontrer les trois journalistes le 23 juin.

Temps de lecture : 3 minutes