François de Singly : « L’amour est une résistance au libéralisme »
Pour François de Singly, l’individualisme est un des fondements de l’amour, perçu comme espace d’émancipation.
dans l’hebdo N° 1363-1365 Acheter ce numéro

Dans L’individualisme est un humanisme (éd. de L’aube), François de Singly distingue l’individualisme du libéralisme en ce qu’il doit créer les conditions autorisant tout individu à avoir le droit d’être. D’être mais aussi d’aimer un autre au-delà de son capital de richesses et de son hérédité, pour ses qualités personnelles. Selon lui, l’amour est une des formes idéal du lien social. En cela, il s’oppose à ce que le sociologue polonais Zygmunt Bauman nomme « l’amour liquide », ou la fragilité des hommes sans liens dans une société liquide, c’est-à-dire liquéfiée par la logique du marché. Pour François de Singly, l’amour est un espace d’émancipation.
Sommes-nous plutôt au temps de l’individualisme ou du libéralisme ?
François de Singly : Dans l’histoire de l’Occident, l’individualisme est d’abord le fait qu’un individu se définit par lui-même, et non pas par son hérédité. C’est une position philosophique. La personne est définie par sa raison, ses qualités personnelles, ses compétences et une part d’humanité. L’idéologie du mérite, qui valorise les compétences, marque le début du libéralisme. L’individualisme comprend le libéralisme : une part de l’individualisme, c’est la compétition. Normalement, la logique de l’amour, c’est la reconnaissance des qualités personnelles, non du mérite. Mais la logique de marché véhiculée par
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