Un vote de classe
Avec le référendum grec, le conflit entre Athènes et la fameuse troïka a fini par apparaître pour ce qu’il est : un affrontement d’intérêts sociaux. Une fracture plus qu’une facture.
dans l’hebdo N° 1361 Acheter ce numéro

Le « non » grec est un vote de classe, et si j’osais, je dirais même « de grande classe ». C’est à la fois un vote social, une affirmation de dignité et une démonstration de courage. Commençons par le courage. Il en a fallu à Alexis Tsipras pour lancer ce défi à haut risque. Et il en a fallu aux électeurs pour résister à une campagne du « oui » d’une grande violence antidémocratique. Mais le péril est toujours là, et bien là. Plus que jamais, la faillite et le désastre humanitaire guettent. La fameuse troïka [^2], qui a entre ses mains le pouvoir de l’argent, peut à tout moment fermer la porte de la négociation, et le robinet des liquidités d’urgence, pour punir les Grecs de leur insoumission. C’est la position allemande. Ce n’est pas loin d’être la position française, avec quelques précautions de forme qui visent surtout à donner à François Hollande le