Royaume-Uni : la bataille du Labour Party
Même éclatante, la victoire de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste ne garantit pas qu’il garde le cap à gauche sans vaciller. Correspondance à Londres, Emmanuel Sanséau.
dans l’hebdo N° 1373 Acheter ce numéro

Du frondeur travailliste réélu sans interruption aux Communes depuis 1983, la plupart des Britanniques n’ont découvert le visage qu’en juin dernier. C’est à la dernière minute, en effet, que Jeremy Corbyn a obtenu les 35 nominations nécessaires pour s’élancer dans la course à la direction du Labour Party. Le sexagénaire londonien présentait sa candidature avant tout pour « élargir le débat », confiait-il modestement. Trois mois plus tard, le voilà propulsé à la tête de l’opposition parlementaire par une éclatante victoire : 59,5 % des voix contre trois adversaires centristes et passablement interchangeables, infligeant au passage une humiliante défaite à la candidate blairiste Elizabeth Kendall (4,5 %).
Alors même que les éditocrates britanniques attribuaient la défaite de son prédécesseur, Edward