Impasses syriennes et nébuleuses jihadistes

La France et la Russie ont amorcé des tournants plus tactiques que stratégiques dans la crise syrienne. Mais sur le fond, les deux pays campent sur leurs positions. Retour sur l’histoire d’une révolution dévoyée.

Denis Sieffert  • 2 décembre 2015
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Impasses syriennes et nébuleuses jihadistes
© Photo : KARWASHAN/AFP

Après la rencontre entre Hollande et Poutine, la France et la Russie ont amorcé des tournants plus tactiques que stratégiques dans la crise syrienne. Alors que la France n’exige plus « en priorité » le départ de Bachar Al-Assad, la Russie accepte de concentrer ses frappes sur Daech et non sur les rebelles anti-Assad. Il s’agit pour les deux pays de répondre aux attentats dont ils ont été les cibles. Le tournant russe reste à démontrer dans la pratique. Quant au discours français, il apparaît bien confus. Laurent Fabius n’est-il pas allé jusqu’à envisager une « collaboration » avec l’armée syrienne ? Avant que l’Élysée précise que, si des actions communes peuvent devenir possibles, c’est seulement dans le cadre d’un gouvernement d’union nationale « inclusif », c’est-à-dire avec toutes les forces, y compris celles de la rébellion. Un peu plus qu’une nuance !

En vérité, sur le fond, les deux pays campent sur leurs positions. La conférence de Vienne du 14 novembre n’a pas été exempte non plus d’ambiguïtés. Il est bien question d’une élection dans dix-huit mois, mais avec qui ? Avec Bachar, estiment les Russes et les Iraniens. Sans lui, mais avec des éléments du régime, demandent les Occidentaux et les pays du Golfe – mais qui seraient ces « éléments du régime » ? Tandis que la Jordanie a hérité de la redoutable tâche de séparer, au sein de la rébellion, le « bon grain » de « l’ivraie » jihadiste. Retour sur l’histoire d’une révolution dévoyée, ainsi que sur la nébuleuse jihadiste en Afrique. Et zoom sur la question centrale du financement. Un combat qui devrait être plus efficace que les bombes, mais qui pose notamment la question de nos relations coupables avec l’Arabie saoudite.

Publié dans le dossier
Sale temps pour la démocratie
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