Perturbateurs endocriniens : Ce qu’il faut jeter, ce qu’on peut garder

Pour réduire son exposition aux perturbateurs endocriniens, il faut viser une alimentation bio et avoir recours aux produits naturels.

Patrick Piro  • 8 juin 2016 abonné·es
Perturbateurs endocriniens : Ce qu’il faut jeter, ce qu’on peut garder
© Photo : VOISIN/Phanie/AFP.

Les perturbateurs endocriniens polluent largement l’eau, la terre et l’air, et sont présents dans de nombreux objets du quotidien.

Les pesticides sont la principale source répertoriée : surveiller ses aliments est donc une priorité. Privilégiez le bio et lavez légumes et fruits avant de les consommer. S’ils sont issus de filières conventionnelles, épluchez-les systématiquement. Aubergine, carotte, laitue, chou, concombre, épinard, tomate, pomme, fraise, chou-fleur, pêche, petits pois, pomme de terre, poireau, raisin : ce sont eux qui recèlent le plus de résidus de pesticides, selon Pesticide Action Network.

Les poissons carnivores (la plupart des espèces consommées…) sont susceptibles d’être « chargés », surtout les plus gros (thon, saumon, espadon, bar, requin…), qui accumulent les perturbateurs endocriniens au long de la chaîne alimentaire. Éliminez leur graisse fondue à la cuisson, elle stocke les polluants persistants. La viande et les produits laitiers sont a priori moins concernés : nous consommons des herbivores. Mais leur alimentation, en conventionnel, est souvent traitée.

Autre bonne pratique : varier son alimentation pour éviter la surexposition aux denrées les plus contaminées. Et bannissez les ustensiles au téflon (si pratiques…), et d’urgence s’ils sont rayés (ils larguent alors encore plus de perturbateurs endocriniens). Exit aussi les boîtes en plastique à numéro 3, 6 et 7 (familles « à risque ») sur le fond, surtout pour conserver des aliments gras et les chauffer au micro-ondes. Limitez les boîtes de conserve, elles peuvent être revêtues d’un film au bisphénol A. Certaines bonbonnes d’eau (du type fontaine à eau) sont en « mauvais » plastique. Préférez les aliments frais et l’eau du robinet (filtrée…). Les biberons au bisphénol A sont désormais interdits en France.

La salle de bains est potentiellement « explosive ». Alors, cure d’amaigrissement sur les lotions, crèmes, « soins », nids potentiels à perturbateurs endocriniens, cancérigènes, allergènes. Choisissez des shampooings et des produits « sans » (parabènes, colorants, « parfums », etc.).

Tout ce qui précède est encore plus pertinent pour les femmes enceintes et les jeunes enfants – vigilance sur leurs jouets (éclats de peinture, plastiques vinyle et PVC, entre autres). Les perturbateurs s’incrustent aussi dans les vêtements, parfois traités au formaldéhyde ou au NPE.

Et le placard aux produits d’entretien et la cabane de jardin : insecticides, herbicides, fongicides, antibactériens ? Tous sont suspectés. Hop, à la déchetterie, puis un tour dans les rayons « écolo » pour vos produits de nettoyage et répulsifs. Enfin, attention au mobilier – tapis, meubles, textiles –, qui peut être traité aux « retardateurs de flamme » ou imperméabilisé au téflon.

Ça fait beaucoup d’étiquettes à lire et de petites révolutions entre nos quatre murs, mais, en attendant que les politiques prennent leurs responsabilités (faites pression !), il faut se prendre en main.

Temps de lecture : 2 minutes