Rocard, son OPA ratée sur le PS
D’un voyage en felouque sur le Nil en 1973 au remue-ménage électoral de 1974, Bernard Langlois, fondateur de Politis, livre ici une image personnelle de l’ancien secrétaire national du PSU.
dans l’hebdo N° 1411 Acheter ce numéro

« À moins que tu ne trahisses, jamais tu ne seras -président, ils te tueront avant ! »
Le soleil écrase la vallée des Rois, où nous cheminons côte à côte à dos de bourricots. Escapade touristique, entre deux entretiens politiques au Caire, non prévue au programme. « Franchement, venir chez vous sans faire un tour en Haute-Égypte, ce serait un péché !, avait-il dit en rigolant à nos hôtes. Faut nous arranger ça… » Ce fut arrangé, pour notre plus grande joie. Cette virée de deux jours, plus un bout de Nil descendu en felouque : les meilleurs souvenirs de cette visite de trois semaines à l’invitation de la Ligue arabe ; pour lui, Rocard, ès qualités de secrétaire national du PSU, avec « la personne de son choix », en l’occurrence le rédacteur en chef de l’hebdo du parti, Tribune socialiste, votre serviteur.
C’était au printemps 1973. Nous sortions d’élections législatives où la puissante machine du Programme commun avait partout laminé nos candidats (y compris Rocard, tombeur deux ans plus tôt de Couve de Murville dans une partielle des Yvelines). Cette échappée proche-orientale était la bienvenue ! Son contenu était très politique, bien sûr, même si le tourisme y avait sa part, seconde. Après Le Caire, donc : Damas, puis Bagdad, enfin Beyrouth, où couvait déjà la guerre civile. Une série d’échanges