Mélenchon se dédouble pour combattre le FN

Jean-Luc Mélenchon a fait le buzz, ce matin, en annonçant qu’il tiendra un meeting en hologramme, le week-end où Marine Le Pen lance sa campagne.

Pauline Graulle  • 12 janvier 2017
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Mélenchon se dédouble pour combattre le FN
© Photo: Yann KORBI / Citizenside

Comment faire de l’ombre au lancement de campagne de Marine Le Pen, le 5 février à Lyon ? Jean-Luc Mélenchon veut mettre les bouchées doubles, et il a sa botte secrète qu’il a dévoilée ce matin à la presse : organiser le même jour deux meetings… à deux endroits différents. Le premier, en présence du « vrai » candidat, se tiendra à Lyon. Le second aura lieu à Paris, mais en lieu et place du candidat, les spectateurs trouveront sur scène son hologramme !

Très content de sa trouvaille, qu’il a annoncée à la presse sans en cacher le côté facétieux, Jean-Luc Mélenchon s’est félicité de réaliser une « première mondiale ». En réalité, l’artifice a déjà été utilisé en Turquie, en janvier 2014, par l’ancien premier ministre désormais président, Recyyp Erdogan.

Une double dose de Mélenchon

L’initiative entend d’abord positionner Jean-Luc Mélenchon comme l’anti Marine Le Pen, qui veut déscolariser les enfants d’étrangers nouvellement arrivés. Via l’innovation technique que requiert l’hologramme, le candidat veut démontrer que le savoir et la science qu’il promeut sont à l’opposé de l’obscurantisme de la candidate frontiste qui « pense que la France serait meilleure avec des enfants ignorants ». Et permettent le partage.

L’autre symbole de cette initiative, a-t-il poursuivi, c’est que « je peux me dupliquer en plusieurs exemplaires si bien que l’embêtement que je représente pour eux [le FN, NDLR], est inextinguible ». Doubler la dose de Mélenchon : pas sûr que cela suffise à renvoyer dans leurs pénates les héritiers du journal d’extrême droite Je suis partout

Pas sûr non plus que l’idée de l’ubiquité soit si bonne que cela pour l’image du candidat, déjà accusé de préférer faire cavalier seul depuis le début de sa campagne. Si le côté « innovation » de l’histoire donnera sans doute un côté moderne – voire futuriste ! – à ceux que d’aucuns appellent la « vieille gauche », l’opération n’est pas sans risque technique. Interrogé, l’entourage de Jean-Luc Mélenchon a également dit tout ignorer du coût de cette opération, qui sera réalisée en partenariat avec une entreprise spécialisée.

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