Pass culture : piège ou poudre aux yeux ?
Testé dans quatre départements, le Pass culture prévu pour 2019 révèle une politique du ministère au mieux sans objectifs clairs, au pire comme une marchandisation scandaleuse.
dans l’hebdo N° 1498 Acheter ce numéro

© ROMAIN LAFABREGUE/AFP
S tart-up d’État ». Le nom sonne macronien en diable. Mais le concept serait né sous Nicolas Sarkozy. « Une start-up d’État n’est pas une start-up », prévient le site beta.gouv.fr, qui réunit plusieurs incubateurs de start-up d’État depuis 2013. « Une start-up d’État est donc simplement une équipe de deux à quatre personnes financée par une administration et totalement autonome pour trouver son marché », poursuit ce site dans une de ses rares phrases pas trop jargonneuses. « Une structure gouvernementale qui applique les méthodes d’une start-up », traduit Angeline Barth, secrétaire générale adjointe de la CGT Spectacle. C’est, en tout cas, une « start-up d’État » pilotée par beta.gouv.fr qui élabore et met en œuvre le « Pass Culture » – ou « passe ». Ce dispositif national annoncé par Emmanuel Macron pendant sa campagne entre en phase test dans quatre départements : la Seine-Saint-Denis, le Bas-Rhin, l’Hérault et la Guyane.
Il consiste en une application mobile, un « GPS de la culture », explique Françoise Nyssen dans une vidéo déconcertante où la ministre paraît à contre-emploi. Il doit permettre de se renseigner, via la géolocalisation, sur les offres culturelles disponibles autour de soi : un concert, une exposition, une séance de cinéma, une librairie, un cours de danse… « Accessible à tous », ce pass est surtout pensé