« Les Frères Sisters », de Jacques Audiard : Tueurs en or
Dans Les Frères Sisters, Jacques Audiard renoue avec le picaresque du western tout en racontant l’histoire d’un amour fraternel.

© Magali Bragard/UGCdistribution
Scène inaugurale : noir complet (c’est la nuit), plan très large, des coups de feu sont échangés. Puis on distingue un duo appliqué à ne faire aucun quartier dans le ranch où est retranché l’homme qu’il recherche, et tue avec les autres. Ce sont les frères Sisters, Charlie (Joaquim Phœnix) et son aîné, Eli (John C. Reilly) – ils se sont annoncés avant le massacre, leur seul patronyme étant synonyme de mort prochaine. Puis, dans la séquence suivante, alors que la grange attenante a pris feu, Eli se lance dans les flammes pour tenter de sauver leurs chevaux. Charlie crie que ce ne sont que des animaux…
Tout est en place. La virtuosité sans scrupule avec laquelles les frères se servent de leurs armes, et leurs caractères opposés : Charlie, fruste et brutal, Eli, sensible et attentionné, dont l’une des particularités est de chérir une étole qui ne le quitte jamais, cadeau probable d’une femme. Personnage attachant parce qu’en évident décalage avec les crimes qu’il commet, Eli est celui dont le film adopte le point de vue. C’était aussi le
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