Bernard Gargiolo, 57 ans, conducteur de bus et secrétaire général CGT-RTM

« Entre 20 % et 30 % de baisse de nos pensions. »

Victor Le Boisselier  • 4 décembre 2019 abonné·es
Bernard Gargiolo, 57 ans, conducteur de bus et secrétaire général CGT-RTM
© DR

Si la Régie autonome des transports parisiens (RATP) fait office de figure de proue, les transports publics marseillais se mobilisent également. Bernard Gargiolo prévient : « La mobilisation sera très forte » dans les rangs de la RTM, la régie marseillaise. Né en 1962, le conducteur de bus et délégué syndical CGT ne sera probablement pas touché par cette réforme. Mais il assure « se battre pour les plus jeunes» : « Avec cette réforme, c’est toute la carrière qui va être prise en compte, notamment les mauvaises périodes : l’apprentissage, les périodes de chômage, la maladie. À la RTM, vous êtes en CDD pendant les trois ou quatre premières années. Donc, c’est des contrats de deux-trois mois qui alternent avec des périodes de chômage. Mécaniquement la valeur des retraites va baisser. » Et il a déjà sorti la calculette : « On a fait une simulation, il y aurait entre 20 et 30 % de baisse sur nos pensions, selon le rapport de “Monsieur Retraite” comme on l’appelle ici.»

Dans les transports publics marseillais, les salariés sont au régime général : « À une époque, on partait à 55 ans, puis le décret a été retiré. » Mais les conditions de travail y sont particulières. Après 37 ans de boîte, Bernard Gargiolo dépeint un métier pénible aux horaires décalés, incompatible avec un allongement du temps de travail : « Moi, à 57 ans, je suis fatigué, j’ai moins de réflexes. Quand je me lève de bonne heure, que je dois sauter des repas, ça a une incidence. Au-delà de ça, il y a le stress, les altercations, les agressions, les insultes… Tout ça, tous les jours, ça se répercute sur notre santé. » Avant de préciser : « Les métiers de la route sont très exposés aux maladies cardiovasculaires, on a beaucoup de collègues qui prennent un traitement pour la tension. »

Depuis Marseille, Bernard espère aussi faire passer un message de soutien à ses collègues, souvent traités de privilégiés : « Avant de taper sur les copains de la SNCF et de la RATP, que le gouvernement, les députés et les sénateurs se regardent eux-mêmes !»

Économie Travail
Temps de lecture : 2 minutes