Givors : un bastion assiégé
Gérée par le PCF depuis soixante-dix ans, Givors, ex-ville ouvrière de l’agglomération lyonnaise, peine à endiguer la progression de la pauvreté… et du Rassemblement national.
dans l’hebdo N° 1592 Acheter ce numéro

Les rues portent les noms de Lénine, de Jules Vallès, de Maurice Thorez, de Marcel Paul ; les lycées s’appellent Aragon-Picasso ou encore Danielle-Casanova ; le palais des sports rend hommage à Salvador Allende. Pas de doute : Givors, commune de la métropole lyonnaise, est bien une ville communiste. Sur la place Camille-Vallin – le -sénateur-maire qui la dirigea pendant quarante ans –, face à la cité des Étoiles, un ensemble architectural typique des années 1970-1980 de l’architecte Jean Renaudie, trône l’hôtel de ville. Comme sur toutes les mairies de France, la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » est gravée. Mais, à Givors, le mot « Solidarité » a été ajouté.
La commune – près de 20 000 âmes aujourd’hui – a élu son premier maire rouge en 1947 et n’a pas dévié depuis. À Camille Vallin a succédé Martial Passi en 1993, puis, depuis 2017, Christiane Charnay. L’ancienne première adjointe est candidate les 15 et 22 mars prochains. Givors est un bastion dont peut s’enorgueillir la direction nationale du Parti communiste. Mais pour combien de temps ? Car l’ancien collaborateur frontiste de Steeve Briois, Antoine Mellies, entend bien faire passer la ville dans l’escarcelle du Rassemblement national.
Il faut dire que l’extrême droite a reniflé à Givors tous les éléments qui font ses choux gras électoraux. Les bons