En Argentine, « les femmes exigent le droit à l’IVG »
Juan Solanas signe un documentaire qui montre toute la force du mouvement féministe et la levée progressive d’un tabou dans un pays où l’avortement illégal tue.
dans l’hebdo N° 1594 Acheter ce numéro

Après la Guyane, l’Uruguay et Cuba, l’Argentine pourrait être le quatrième pays d’Amérique latine à légaliser l’interruption volontaire de grossesse. Le président Alberto Fernandez, élu le 10 décembre dernier, y est favorable et présente ce mois-ci un projet de loi visant à autoriser l’avortement sans restrictions. Il reste à convaincre le Sénat, dont la majorité y est opposée.
Une situation que Juan Solanas connaît bien : en juin 2018, il filme la réalité des avortements clandestins dans son pays, mais aussi le mouvement féministe qui s’organise et envahit les rues. À ce moment, et c’est inédit, un texte similaire à celui présenté ces jours-ci passe en première lecture à la Chambre des députés. Approuvé, il sera finalement rejeté par le Sénat deux mois plus tard.
Depuis votre tournage de juin à août 2018, la société argentine a-t-elle passé un cap sur la question de l’IVG ?
Juan Solanas ****: La société ne peut pas changer d’une année à l’autre, mais on note une avancée sur la manière de parler de l’avortement. Avant que le projet de loi ne soit présenté à