Une chaîne humaine contre les violences policières
Après les incidents survenus dans plusieurs quartiers populaires, dont la population précarisée est en première ligne face au coronavirus, des dizaines d’organisations appellent à un rassemblement lundi 11 mai au départ du pont de l’Île-Saint-Denis.

Le 24 avril, en réaction à l’interpellation policière de Villeneuve-la-Garenne et les événements qui ont suivi dans diverses communes, une quarantaine d’organisations, collectifs, syndicats et associations publiaient un texte intitulé « La colère des quartiers populaires est légitime ». Elle appellent aujourd’hui à un rassemblement contre les violences policières dans les quartiers populaires, sous la forme d’une chaîne humaine respectant les gestes barrières, le lundi 11 mai à 18 h 30, au départ du pont de l’Île-Saint-Denis (entre Villeneuve-la-Garenne et L’Île-Saint-Denis). Le rendez-vous est donné à la station de tramway T1 L’Ile-Saint-Denis.
Voici le texte initialement publié le 24 avril :
Dans la nuit du 19 au 20 avril, plusieurs quartiers populaires ont connu des nuits de révolte. La veille au soir, un homme a failli perdre sa jambe à Villeneuve-la-Garenne après une violente tentative d’interpellation policière et c’est bien cela qui a mis le feu aux poudres. Les populations qui vivent dans les quartiers populaires sont en première ligne face à la crise sanitaire : elles sont parmi celles qui travaillent dans les « secteurs essentiels », celles qui permettent à notre société de ne pas s’effondrer aujourd’hui. Pourtant, les inégalités sociales, déjà criantes, sont renforcées par la gestion du coronavirus et vont exploser avec la crise économique et sociale à venir. Ce dont témoigne déjà, entre autres, la surmortalité particulièrement élevée en Seine-Saint-Denis depuis le début de l’épidémie. Les discriminations racistes, déjà insupportables, sont renforcées par l’impunité policière et les violences et humiliations se multiplient dans les quartiers populaires. On peut y ajouter le couvre-feu discriminatoire imposé aux habitant·es de ces quartiers par la ville de Nice. Ces injustices flagrantes sont documentées, nul ne peut les ignorer. Alors nous le disons très clairement : nous refusons de renvoyer dos-à-dos les révoltes des populations dans les quartiers populaires et les violences graves et inacceptables exercées par la police. Nous n’inversons pas les responsabilités et nous le disons tout aussi clairement : ces révoltes sont l’expression d’une colère légitime car les violences policières ne cessent pas. Les inégalités et les discriminations doivent être combattues avec vigueur et abolies : avec les populations des quartiers populaires, nous prendrons part à ce juste combat pour l’égalité, la justice et la dignité.
Organisations signataires :
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