Courts-métrages brefs mais intenses

Entièrement en ligne, la 43e édition du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand invite à découvrir plus de 200 films du monde entier.

Jérôme Provençal  • 27 janvier 2021 abonné·es
Courts-métrages brefs mais intenses
© Iranian Youth Cinema Society

Ayant échappé de justesse à la première vague de la pandémie de Covid-19 en 2020, le Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand – qui se déroule toujours fin -janvier-début février – se retrouve cette année au cœur de la deuxième vague. Impossible à organiser dans le monde réel, la 43e édition du festival aura néanmoins lieu, sous une forme intégralement numérique, du 29 janvier au 6 février.

Plus de 200 films de moins de 60 minutes, venus du monde entier, y sont présentés. Au cœur du programme se trouvent les trois sections de la compétition : nationale, internationale et labo – cette dernière dévolue aux courts les plus expérimentaux. L’ensemble est accessible en ligne durant tout le festival depuis la France, outre-mer compris, via une plateforme spécifique (online.clermont-filmfest.org) grâce à un pass unique au tarif de 12 euros, les films primés restant visibles jusqu’au 13 février.

En compétition nationale se détache notamment Juste à Nantes, de Marjolaine Grandjean. Centré sur Héléna, une jeune fille en plein flottement amoureux qui veut passer le 14 Juillet à Nantes avec ses copines et qui va croiser la route de Claude, un moins jeune homme semblant en roue libre pour la nuit, le film – qui dure 40 minutes – observe cette improbable échappée belle avec un regard piquant, teinté de douce mélancolie.

Citons également Narvalos, de Bilel Chikri, drolatique traversée – en moins de 20 minutes – d’une cité très bigarrée de Clichy–Montfermeil sur les pas d’un étudiant marocain accueilli ici par son cousin et ébahi devant la réalité qu’il découvre, loin du Paris dont il rêvait…

Sefid Poosh (Voile blanc), de l’Iranien Reza Fahimi, émerge en particulier de la compétition internationale. Situé dans un village de montagne, le film (20 minutes) s’attache à la figure d’un petit garçon déployant tous ses efforts pour accomplir la mission vitale que lui a confiée une vieille dame (sauver son fils de la pendaison). D’une extrême densité – chaque plan compte – et d’une remarquable acuité, ce récit initiatique à hauteur d’enfant s’inscrit dans la haute lignée des premiers films d’Abbas Kiarostami et révèle en Reza Fahimi un cinéaste plus que prometteur.

Dans le labo, signalons Maalbeek, film d’animation (15 minutes) signé Ismaël Joffroy Chandoutis, qui évoque de façon très singulière l’attentat du 22 mars 2016 dans le métro bruxellois.

Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand, du 29 janvier au 6 février, clermont-filmfest.org

Cinéma
Temps de lecture : 2 minutes