Gauche : Une réunion et un pas vers l’union ?

La plupart des sensibilités de la gauche étaient représentées dans une table ronde inédite à l’appel de Yannick Jadot.

Nadia Sweeny  et  Barnabé Binctin  • 21 avril 2021
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Gauche : Une réunion et un pas vers l’union ?
© Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Yannick Jadot les avait appelés à se réunir autour d’une table, mais il en a finalement fallu plusieurs, distanciation sanitaire oblige, pour accueillir la vingtaine de participants rassemblés à huis clos, samedi matin, dans un hôtel dans le nord de Paris. Du Parti radical de gauche à La France insoumise en passant par le Parti communiste, la plupart des sensibilités de la gauche y étaient représentées, avec un fort contingent de socialistes (cinq émissaires, dont Olivier Faure et Anne Hidalgo) et d’écologistes, dont les candidats pressentis à la primaire d’Europe Écologie-Les Verts (Sandrine Rousseau et Éric Piolle, en plus de l’invitant du jour) et les nouveaux affiliés (Benoît Hamon, Corinne Lepage). D’ex-macronistes déçus, tels que Matthieu Orphelin ou Aurélien Taché, étaient également présents. Un conclave par ailleurs animé par Laurence Tubiana, ancienne négociatrice en chef de la COP 21. Parce qu’obtenir un accord entre toutes ces forces politiques est au moins aussi dur que pour le climat ?

À la sortie des trois heures de palabre, tout le monde s’efforçait de saluer une rencontre « aussi cordiale que possible », dixit Raphaël Glucksmann, tandis que Julien Bayou qualifiait de « costaud » ce qui venait de se jouer. « Il n’est pas impossible que ce soit le début de quelque chose », voulait croire Emmanuel Maurel. Les participants se sont accordés sur trois points : un pacte de non-agression et de « respect mutuel » ; des « ripostes communes » face aux prochaines saillies du gouvernement (retraites, assurance-chômage, climat, sécurité, etc.) ; la poursuite de ces discussions pour confronter les avis sur certaines questions (Europe, institutions, etc.).

De là à s’enthousiasmer pour la suite de l’aventure… « Je suis persuadé qu’on ne pourra pas faire une unité complète : il y aura au mieux une candidature d’accommodement et une de rupture », cingle Éric Coquerel, seul représentant de La France insoumise – Jean-Luc Mélenchon étant en voyage en Amérique du Sud. Le député LFI a refusé d’apparaître sur la « photo de famille », ne voulant pas être assimilé à ce qu’il a perçu comme un « traquenard » tendu par Yannick Jadot et le PS. Un sentiment conforté par les déclarations hâtives d’Olivier Faure dans les médias, quelques heures plus tard, actant l’accord autour d’une candidature commune. Un propos aussitôt démenti par le patron d’EELV, Julien Bayou.

Une deuxième rencontre est officiellement prévue fin mai. La composition en sera riche d’enseignements : les mêmes forces politiques s’y présenteront-elles ? Quid des grands absents de la première session – Fabien Roussel, Clémentine Autain, Arnaud Montebourg ? En attendant, plusieurs voix ont d’ores et déjà réclamé que ce deuxième acte s’ouvre à la société civile.

Politique
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