François Chartier : « La transition écologique est créatrice d’emplois »
Relocalisations, restructurations industrielles, pôles publics… François Chartier détaille les pistes sociales-écologiques développées par le collectif Plus jamais ça.
dans l’hebdo N° 1653 Acheter ce numéro

© Daniel Pier/NurPhoto/AFP
François Chartier, chargé de campagne océans et pétrole chez Greenpeace, détaille les propositions collectives du nouveau rapport du collectif Plus jamais ça, qui pourraient servir d’outils aux militants et aux pouvoirs publics.
Le titre de votre rapport, « Pas d’emplois pour une planète morte », était un slogan porté par la Confédération syndicale internationale en 2015. En quoi marquez-vous une rupture avec les réflexions précédentes ?
François Chartier : Effectivement, ce sont des réflexions menées depuis longtemps dans chaque organisation. Le fait d’imposer à l’État une trajectoire plus stricte en matière -d’émissions de gaz à effet de serre a été soulevé avec l’Affaire du siècle, l’idée d’un ISF climatique est portée par Greenpeace depuis un moment, la réduction du temps de travail à 32 heures est en discussion dans les organisations syndicales… Aujourd’hui, ce qui compte, c’est la mise en cohérence de toutes ces idées et de sortir des silos.
Nous avons réalisé que des revendications sur le temps de travail, de meilleures rémunérations ou la réduction des écarts de richesse doivent aussi se penser dans une perspective de lutte contre le changement climatique. De même, la question de la transition écologique doit permettre d’anticiper les changements structurels d’un certain nombre d’industries, créer des emplois, et non être brandie comme la cause de leur déclin. C’est bien le modèle libéral qui a entamé leur déclin à coups de délocalisations et par les logiques de restructuration, et qui accélère le changement climatique.
Cette crise sanitaire et les plans de relance économique sont-ils des occasions ratées pour