Fabien Roussel, retour à la ligne
Issu de la fédération du Nord, le secrétaire national et candidat à la présidentielle veut impulser sa conception identitaire du communisme à l’ensemble de sa formation. Sans éviter quelques gaffes.
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Des briques rouges et des forêts flamandes arrosées par l’Escaut. Entre Saint-Amand-les-Eaux et Paris, Fabien Roussel se repasse ce panorama en boucle, sur 210 km. La moitié de la semaine au siège du parti pour les réunions, les matinales, les emmerdes. L’autre moitié dans le Nord, pour la maison, la famille, les camarades. « Je suis lié à ces paysages. Né à Béthune, d’un côté du bassin minier, je mourrai à Saint-Amand, à l’autre extrémité. »
Tout juste rentré d’Île-de-France, le communiste pourrait disserter sur le sujet sans éprouver de fatigue. D’ailleurs, il ne fatigue pas. À peine assis, il tend son corps vers l’avant, ses bras saisissent l’espace et son regard cherche le contact. Même sur une terrasse isolée, bordant une rivière engourdie, il vibrionne. « C’est vital pour moi d’être à Saint-Amand. Je me nourris des conversations avec les gens d’ici, ça me permet de ne pas être enfermé dans le microcosme politique de la capitale, ou de la place du Colonel-Fabien. Même président, je continuerais à vivre ici. »
Dans la mesure où il stagne autour de 2 % d’intentions de vote dans les sondages, il lui reste un long chemin à parcourir pour s’installer à l’Élysée, en dépit d’une ascension interne rapide. Élu conseiller municipal en 2014 dans sa ville, il devient député en 2017, puis secrétaire national du Parti communiste français (PCF) l’année suivante. Avant d’être intronisé par les militant·es candidat à la présidentielle en mai dernier. Imbriquée dans l’histoire des communistes du Nord, sa trajectoire personnelle épouse celle de son parti, effrayé par l’effacement.
Tout commence dans le Nord, évidemment. De l’autre côté de la rivière qui serpente à travers Saint-Amand, la section locale du PCF exhibe son champion. Trois grands posters du candidat, sur un tapis de couleurs pétantes. Le gardien du temple, Patrick Dufour, se presse pour ouvrir portes et volets. Il garde un sourire taquin en entrant. « Bienvenue chez les grands méchants. » À l’intérieur, l’air frais contraste avec la chaleur de la rue. Quelques tracts sont dispersés dans la pièce, rappelant d’anciens combats pour les élections régionales ou les municipales. Lui-même a été élu adjoint au maire. Dans la section, la candidature de Fabien Roussel ne fait pas débat. « On est
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