Climat : la société civile s’affiche dans la rue, pacifique et déterminée

Erwan Manac'h  • 12 décembre 2015
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Climat : la société civile s’affiche dans la rue, pacifique et déterminée

(MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY)
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La société civile, qui avait anticipé un accord insuffisant au Bourget pour lutter contre le dérèglement climatique, était dans la rue, samedi 12 décembre.



Le principe d’une mobilisation de masse avait été adopté de longue date par les 130 organisations de la coalition climat 21. Dans leur grande diversité, elles s’accordaient sur l’importance d’ « avoir le dernier mot » et de lancer, à l’occasion de la COP 21, un mouvement mondial et unifié pour la «justice climatique».

L’état d’urgence et les interdictions de manifester ont contraint les organisateurs à revoir entièrement leurs plans jusqu’en dernière minute. Face au maintien des mots d’ordre de mobilisation, les autorités ont finalement autorisé les actions, qui se sont tenues sous étroite surveillance.



 9h30: La journée a débuté partout dans Paris par une action symbolique mobilisant des dizaines d’organisations. Suivant un plan défini par les Amis de la terre, des militants ont formé des lettres géantes pour imprimer un message sur une carte, visible en ligne, en se géolocalisant à l’aide de leur smarthphone.

Le site de la cyber action a été brièvement saturé par le nombre de connexions, à 11h, point d’orgue prévu pour l’action et le « mot-diese » de ralliement, pour les messages postés sur les réseaux sociaux, figurait parmi les plus utilisés sur Twitter.



 

12h: Plusieurs milliers de personnes ont pris possession de l’avenue de la Grande-Armée, entre l’Arc-de-triomphe et la porte Maillot pour symboliser les «lignes rouges» à ne pas franchir face au dérèglement climatique. L’action de désobéissance, autorisée in extremis, suivait une mise en scène conçue de longue date par les artistes de l’organisation britannique 350.org et du « Laboratoire d’imagination insurrectionnelle ». 

 

Le flot humain a rendu certaines actions symboliques difficiles à percevoir, mais le rassemblement s’est déroulé dans une ambiance festive et détendue. La foule multi-générationnelle et internationale ne s’est jamais confrontée aux forces de l’ordre, présentes en nombre autour de l’avenue haussmannienne.



L’évacuation s’est faite dans le calme sous le contrôle des gendarmes mobiles en direction du Trocadéro, sous la forme d’une manifestation improvisée qui restait elle aussi pacifique.



14h : 15 000 personnes, selon les organisateurs, ont convergé sur le Champ-de-Mars, sous la Tour-Eiffel, pour former une multitude de chaînes humaines sur les allées du jardin.

Un « SOS » humain a été tracé sur les pelouses pour une photo aérienne.


Ce n’était pas la marée humaine qu’ils auraient pu espérer, mais dans l’incertitude et le contexte particulièrement tendu qui a perduré durant toute la préparation de l’événement, les organisateurs considéraient leur simple présence dans la rue comme «une victoire».

Un court meeting s’est tenu devant de « Mur pour la paix » à quelques centaines de mètres de la Tour-Eiffel.


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