VIDÉO. Au-delà de la COP21, le défi citoyen

Patrick Piro  et  Erwan Manac'h  • 16 décembre 2015
Partager :

En marge de la COP 21, la société civile a donné le coup d’envoi d’une convergence historique des forces pour le climat. Un reportage de Politis.fr.

Installées au 104, centre culturel du 19e arrondissement de Paris, 130 organisations venues du monde entier ont réunis leurs efforts au service d’un mouvement global pour la « justice climatique ».

Si l’accord signé le 12 décembre au Bourget affiche des ambitions historiques, « aucun engagement concert ne permet d’envisager de contenir le réchauffement sous les 1,5° », déplorent les organisations de cette alliance sans précédent.

Une économie de guerre

« Pour tenter de stabiliser le climat, il faudrait réduire de 50 % nos émissions de gaz à effet de serre dès 2020, pour viser la neutralité après 2050. C’est un effort comparable à celui d’une économie de guerre… Au service de la paix », observe Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes pour les Amis de la terre.

Dans le sillage du mouvement Alternatiba, qui a rajeuni les luttes écologistes en France, « tendu vers l’objectif de la COP21 », l’alliance historique des organisations de la société civile promeut des solutions concrètes qui ont déjà prouvé leur efficacité. « L’agriculture est responsable de la moitié des émissions de gaz à effet de serre, mais l’agriculture paysanne basée sur des échanges locaux protège au contraire le climat », relève Laurent Pinatel. « La justice climatique ne viendra pas d’en haut, elle doit être imposée par le bas » , poursuit Tadzio Müller, activiste allemand de la fondation Rosa Luxemburg. « Comme nous ne sommes pas tombés dans le piège de croire dans les négociations du Bourget, nous ne serons pas déçus », tranche aussi Geneviève Coiffard, de la lutte de Notre-Dame-des-Landes.

« Le gouvernement profite de la peur »

« Il y a une adhésion forte des gens pour la démarche d’action déterminée, non violente et, s’il le faut, de désobéissance civile, avance Jon Palais d’Alternatiba. Et là, nous voyons bien qu’il le faut ».

Samedi 12 décembre, dernier jour des négociations de la COP21, une grande action de désobéissance était donc programmée afin que la société « ait le dernier mot ». Malgré les interdictions et la pression constante des autorités depuis les attentats du 13 novembre, les organisateurs ont souhaité maintenir l’appel à manifester. « Le gouvernement français profite de la peur et de la peine que nous ressentons pour nous maintenir chez nous. Il faut que cela cesse ! » lance Naomie Klein, journaliste et icône du mouvement climat, à la tribune de la «Zac».

Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don