« Foi sans failles »

La réalisatrice revient sur son expérience de Cannes où l’Acid a soutenu son premier film.

Politis  • 15 mai 2008 abonné·es

L’Acid accueille des films tels qu’on n’en fait plus… Correction : on en fait encore (je le dis ainsi, car combien de temps encore… ?). Ce lieu, l’Acid à Cannes, ose des choix que les autres sections n’osent plus, ne s’embarrasse pas d’exclusivité, ouvre généreusement ses bras et ses yeux, choisit de regarder plutôt les qualités que les limites d’un film.

Lors de la présentation de mon premier long métrage, L’homme qui marche , en mai 2007, je n’ai connu que des joies : celle d’un accueil informel et très tenu, très attentif, celle d’une attention au film concrétisée par un texte et par une rencontre avec d’autres cinéastes curieux de mon travail, celle d’une salle – les Arcades – comble et concentrée… L’année qui a suivi a permis de préparer la sortie en salles, de concert avec le distributeur, Shellac, avant de soutenir la sortie par une logistique, une programmation expérimentées, fouillées, sans cesse en quête d’invention. Et ce, jusqu’à favoriser et permettre la sortie du film à l’étranger ! Sans jamais se départir d’une pugnacité ni d’une foi sans failles, nécessaires à la survie de ces films en salles, aujourd’hui.

Bref, je crois que la sortie du film aurait été tout autre sans l’Acid, et que l’Acid est irremplaçable pour bon nombre de films. Cette bien nommée association du cinéma indépendant pour sa diffusion continue en outre à réfléchir pour accompagner toujours mieux la sortie des films et, dans leur sillage, les cinéastes.

Ce dithyrambe ne doit pas masquer l’ardente bataille pour le cinéma aventureux dans laquelle l’Acid se trouve… Comme bon nombre d’institutions culturelles et éducatives, en ces temps pré-obscurs.

Par Aurélia GEORGES[^2].

[^2]: Sorti sur les écrans en janvier 2008, L’homme qui marche d’Aurélia Georges faisait partie de la programmation de l’Acid à Cannes en 2007.

Culture
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