Des utopies pour nourrir le débat

L’Humain d’abord est conçu comme un canevas qui nécessite d’être débattu, complété et renforcé tout au long de la campagne, à travers des « ateliers législatifs ».

Michel Soudais  • 15 septembre 2011 abonné·es

Un an après avoir annoncé, à la Fête de l’Huma, son intention d’élaborer un programme partagé en vue des élections présidentielle et législatives, le Front de gauche publie le résultat de ses réflexions et d’une dizaine de forums publics qui se sont tenus dans le pays tout au long de l’année. L’ouvrage, intitulé l’Humain d’abord (Librio), a des chances de figurer rapidement dans les meilleures ventes de livres. Proposé en librairie à un prix modique (2 euros), il sera ce week-end sur tous les stands de la plus importante fête politique du pays.


Cette publication est d’abord un événement politique. Elle manifeste d’abord la volonté commune de six formations politiques — le Parti communiste, le Parti de gauche, la Gauche unitaire, la Fédération pour une alternative sociale et écologique, Convergences et alternative, République et socialisme — de « bouleverser radicalement la vie politique de notre pays ». En rompant « avec les politiques suivies par les gouvernements au pouvoir ces dernières années », de droite comme de gauche. En redonnant au peuple les moyens d’exercer « le pouvoir pour de bon ». 
Il s’agit surtout, à ce jour, du premier programme connu d’un candidat à la présidentielle et des 577 candidats qui, dans leur circonscription, défendent le même projet.
Certains jugeront ce programme utopique. Dans le cadre actuel des traités européens et de la domination des marchés, cela va sans dire ; mais le Front de gauche entend précisément s’en « affranchir » et « changer le cours de la mondialisation ». D’autres déploreront que, sur tel ou tel point, il s’arrête à mi-chemin. S’agissant d’un compromis entre des organisations aux approches différentes, c’est sans doute inévitable.


D’autres encore l’estimeront imprécis. Ses rédacteurs conviennent qu’ils se sont volontairement tenus aux « grandes lignes », que des « ateliers législatifs » ouverts à ceux qui le souhaitent viendront, au fil de la campagne, « compléter, renforcer et traduire en mesures législatives plus précises ». Ce texte, écrivent-ils, vise à « provoquer et nourrir le débat politique sans lequel il n’est pas de démocratie adulte ». 
Michel Soudais

Publié dans le dossier
L'offensive palestinienne
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