Pour sortir du béton
Près de Carcassonne, Batipole enseigne l’éco-construction avec matériaux locaux et techniques traditionnelles. Un succès.
dans l’hebdo N° 1174 Acheter ce numéro
Vincent attend, un peu nerveux, devant les portes du centre Batipole : il a quitté son emploi de plaquiste pour tenter d’intégrer la formation. « J’en ai marre de l’usine, dit-il. Je veux changer de vie, j’espère qu’il leur reste des places. » Le centre accueille entre 350 et 500 stagiaires par an et affiche le plus souvent complet.
Hervé, menuisier de métier, « ne veut plus faire du mauvais travail » , à une cadence infernale pour un salaire de misère. Lou, 21 ans et déjà stagiaire, a travaillé deux ans à l’usine en tant que tourneur-fraiseur avant d’intégrer la formation « éco-réhabilitation du bâti ancien » *. « Pendant mon BEP, on m’avait promis un bel avenir. Mais j’ai vu ma santé se détériorer, j’avais mal aux poumons à force de respirer des produits toxiques, et le bruit des machines me rendait à moitié sourd »* .
Les profils sont très variés, précisent les formateurs, et les ouvriers en reconversion, même s’ils ne sont pas majoritaires parmi les élèves, témoignent du malaise de la classe ouvrière. En intégrant Batipole, ils cherchent une alternative : apprendre à travailler