Tranche napolitaine

Anne Coutureau ranime le monde de l’Italien Eduardo De Filippo.

Gilles Costaz  • 2 février 2012 abonné·es

Au XXe siècle, Eduardo De Filippo fut le Goldoni de Naples. Ce grand auteur était aussi un grand acteur, un infatigable chef de troupe et même un réalisateur qui imprima sa marque dans le cinéma italien d’après-guerre. Anne Coutureau met en scène une pièce qui passe pour l’une de ses œuvres majeures, Naples millionnaire ! Mais, à vrai dire, cette veine réaliste et moraliste a pris un petit coup de vieux par rapport à l’inspiration mi-burlesque mi-philosophique de textes comme la Grande Magie ou l’Art de la comédie.

À Naples, pendant et après la guerre, une famille survit par la débrouille, mais la mère fait mieux – ou pire– que tout le monde ; elle fait signer des arrangements léonins à ses propres ­voisins et s’enrichit en les ­ruinant. Le père, revenant de captivité, se confronte à ce monde corrompu à grande et à petite échelle…

On admire que la compagnie Théâtre vivant ait pu monter une production réunissant treize acteurs. Ces comédiens (Sacha Petronijic, Perrine Sonnet, Pascal Guignard…) sont excellents. On se croirait dans les faubourgs de Naples ! Mais la mise en scène d’Anne Coutureau, précise et ­pittoresque, gagnerait à accroître la drôlerie du drame.

Théâtre
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