« Le cancer et la ruine »

Un an après Fukushima, des dizaines de milliers de personnes en France ont fait une chaîne pour protester contre le nucléaire.

Patrick Piro  • 15 mars 2012 abonné·es

Dimanche 11 mars, ils sont une trentaine à s’activer aux derniers préparatifs, dans le local de Bizi, la jeune et dynamique association écologiste du Petit-Bayonne. Sur les lieux mêmes où Sarkozy s’est fait conspuer le 1er mars, ce dont on n’est pas peu fier ici.

Place Saint-André, près de 500 personnes sont venues, en famille et parfois d’un peu loin, comme ce couple gersois, former une chaîne « pour sortir du nucléaire » un an après la catastrophe de Fukushima. « Fermez Garoña ! » , proclame un slogan. Alberto Frias, militant basque « du Sud » , dénonce le projet des autorités espagnoles de prolonger jusqu’en 2018 cette centrale, l’une des plus vieilles d’Europe avec 42 ans ­d’activité, située à une quarantaine de kilomètres de Vitoria-Gasteiz. « Je ne connaissais même pas son existence » , avoue un homme qui a travaillé des années au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) avant de rejoindre les antinucléaires. Des membres de la chaîne, portant des panonceaux-lettres, forment les mots « centrale nucléaire »  : après réarrangement naît, sous les applaudissements, l’anagramme « le cancer et la ruine » .

Plusieurs manifestations ont été organisées en France. À Bordeaux, 1 500 militants ont fait la chaîne. Sur l’axe Lyon-Avignon, la grande mobilisation nationale a rassemblé quelque 60 000 personnes sur 230 kilomètres. On est venu de partout, et même des pays voisins. Une affluence qui a dépassé tous les espoirs des organisateurs du réseau Sortir du nucléaire. Ailleurs dans le monde, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce 11 mars.

Écologie
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