Les pièges du low cost

Pauline Graulle  • 15 novembre 2012
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Nicolas Sarkozy se voulait « le président du pouvoir d’achat » . François Hollande sera-t-il celui de la « compétitivité »  ? Baisse des prix ou du coût du travail, la lutte contre « la vie chère » est devenue l’obsession de nos gouvernants.

Illusion d’optique ou réalité, le consommateur voit certaines de ses factures diminuer. Mais c’est le salarié, le retraité, le malade ou l’écolier qui paient – cher – l’addition de cette société à bas coût. Machine à appauvrissement généralisé, le modèle « low cost », dans sa traque à la masse salariale, diminue les emplois, comprime les salaires, dérégule le travail, délocalise là où il coûte – encore – moins cher. Résultat de ce cercle vicieux que les pouvoirs publics favorisent à l’aide de subventions ou de coups de pouce législatifs, l’écroulement des cotisations salariales entraîne une baisse des rentrées d’argent dans les caisses d’un État qui n’a, dès lors, plus les moyens de financer la couverture maladie, les retraites ou les services publics…
Non content d’annihiler par un individualisme mortifère ce qui fait « société », ce modèle où l’on écrase les prix a une autre conséquence : il crée un monde schizophrénique dans lequel le consommateur pauvre est aussi ce travailleur pauvre pour lequel l’achat moins cher passe par… la baisse de son propre salaire.

Heureusement, le modèle de l’hyperconsommation à moindre coût n’est pas la seule voie possible, et de nouveaux modes de juste consommation fleurissent à l’ombre des circuits de la grande distribution. Pour que la grande braderie des prix ne se transforme pas en grande braderie de la vie.

Publié dans le dossier
Au secours, la droite revient
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