Valls anti-Roms ?

Le ministre de l’Intérieur durcit la lutte contre l’immigration irrégulière et vise spécifiquement les populations roms.

Ingrid Merckx  • 21 mars 2013 abonné·es

Manuel Valls s’est-il rendu coupable de discrimination ? C’est l’accusation qui menace le ministre de l’Intérieur depuis qu’il a déclaré : « Il faut faire respecter la loi en démantelant le maximum de camps de Roms insalubres.  […] Hélas, les occupants des campements ne souhaitent pas s’intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu’ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution. » ( Le Figaro. ) Si personne ne conteste l’insalubrité de certains campements, de même que l’existence de réseaux criminels, nombreux dénoncent des propos qui font écho à la circulaire Sarkozy du 5 août 2010 sur l’évacuation des camps roms.

En mars 2011, le Conseil d’État avait annulé ce texte qui violait un principe de la Constitution en désignant des personnes par leur origine. L’association La voix des Rroms envisage de porter plainte. SOS racisme juge « inqualifiable » que le ministre « verse dans un tel amalgame et vienne renforcer de la sorte une stigmatisation honteuse ». « Sur quelles flammes souffle le ministre de l’Intérieur ? », interroge aussi la Ligue des droits de l’homme. Qui ajoute, sur le refus de s’intégrer : « Ce sont bien les enfants roms qui tentent de faire valoir leur droit à la scolarisation et certains maires qui les en empêchent, pas le contraire… » En outre, les Roumains, comme les Bulgares, sont les seuls citoyens de l’Union à ne pas avoir le droit de travailler en France.

Société
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