Pathé et Gaumont excluent des critiques

Christophe Kantcheff  • 13 mars 2014 abonné·es

Dans l’édition du week-end dernier du Figaro , les journalistes cinéma, dans un article intitulé « Pas de tomates pour les navets », ont dénoncé la décision prise par Pathé et Gaumont de leur interdire désormais les projections de presse des films qu’ils produisent ou distribuent.

Le phénomène n’est pas nouveau. L’industrie du cinéma, celle des blockbusters en particulier, n’a jamais conçu autrement la critique que comme un outil promotionnel. D’où, dans un passé plus ou moins récent, certaines exclusions a priori de médias considérés comme chagrins – Libération fut de ceux-là, par exemple. Des réalisateurs, comme Claude Lelouch ou Luc Besson, ont pu également décider de sortir leurs films sans les montrer en amont aux journalistes.

L’un des propos que la patronne de Gaumont livre au Figaro pour justifier sa décision laisse rêveur : « Ce qui manque chez les critiques, c’est un élan positif. C’est un mal très français. »

L’état de la critique n’est certainement pas florissant. Combien d’articles multipliant les arguments d’autorité ou les avis à l’emporte-pièce ? De même, combien de journalistes pour se livrer à ce nouveau jeu qui consiste à tweeter en direct, pendant la projection d’un film, tout l’ennui que celui-ci leur inspire ? Ce n’est pourtant pas en interdisant de projection de presse des journalistes que la critique se portera mieux.

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