Quatre morts au Musée juif

Les autorités belges évitent pour l’instant de confirmer le caractère antisémite de la fusillade du 24 mai dans la capitale.

Ingrid Merckx  • 29 mai 2014 abonné·es

Des vidéos et des photos ont été diffusées. L’auteur de la fusillade au cours de laquelle quatre personnes ont perdu la vie, le 24 mai, peu avant 16 heures, au Musée juif de Bruxelles, serait un homme de « corpulence moyenne » et « athlétique ». Il a fait usage d’une arme de type Kalachnikov. Il semble avoir agi seul et s’être « bien préparé ». L’homme a d’abord tiré dans le hall, puis dans des salles du musée. Les victimes sont un couple de touristes israéliens, une Française installée en Belgique et un réceptionniste belge. Un appel à témoin a été lancé et l’enquête est en cours. Les autorités belges sont cependant restées prudentes pour qualifier l’attaque, évoquant seulement « la possibilité » d’un attentat terroriste ou antisémite. Les autorités françaises ont été plus promptes, François Hollande, manifestement mieux informé que les enquêteurs, a déclaré : « Le caractère antisémite de l’acte ne fait pas de doute. » Le Premier ministre, Manuel Valls, a ajouté : « Le risque d’attentat en Belgique, en Europe et en France est présent depuis quelques années.  […] Le racisme et l’antisémitisme sont des données qui ont prospéré ces dernières années sur fond d’un discours de haine… »

Quant aux autorités israéliennes, pour qui tout acte visant un juif est une attaque directe contre Israël, elles ont estimé, par la voix du Premier ministre, Benyamin Netanyahou, que la fusillade résultait « de l’incitation à la haine contre les juifs et contre Israël en Europe ». Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Roger Cukierman, a pour sa part tranché : «   La parole antisémite devient aujourd’hui un acte terroriste. On a une guerre qui est menée par des gens qui veulent tuer les juifs.   » Mais pour la justice belge, « toutes les pistes restent ouvertes ». L’acte isolé d’un forcené n’est pas complètement exclu, même si « tout porte à croire qu’il s’agit d’un attentat antisémite », selon la ministre belge de l’Intérieur, Joëlle Milquet. Certains experts font un lien entre cette fusillade et celle perpétrée par Mohamed Merah, à Toulouse, en 2012. La Belgique n’avait pas connu d’attentat à caractère antisémite depuis les années 1980.

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